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Communiqué Ac! du 12/01/98
Date: Lun, 12 Jan 98 07:55:46
From: Christophe aguiton@sud.unions.eu.org
To: ac-forum@ras.eu.org ac-forum

La situation lundi matin 12 janvier

Deux éléments marquent la situation en ce début de semaine :
- le mouvement des chômeurs, en plus d'un mois de lutte, a montré  
qu'il était capable de s'affirmer, d'être entendu, par l'opinion  
comme par le gouvernement, et de commencer à gagner sur les  
revendications,
- dans le même temps, tout le monde convient que le compte n'y est  
pas et que ce qui était à la base du mouvement, le droit à un  
revenu qui permette de vivre décemment, est loin d'être satisfait  
(cf. l'absence de réponse sur les minima sociaux, le RMI et l'ASS  
et sur le droit des moins de 25 ans à bénéficier d'une revenu).

Les évacuations policières de ce week-end n'ont fait faiblir ni  
la détermination des chômeurs ni les soutiens syndicaux ou  
associatif, le succès des manifestations organisées dans  
plusieurs villes samedi 10 janvier en est une preuve.

Les consultations que nous avons eu avec de nombreuses villes montre  
que les jours qui viennent verront une forte mobilisation des  
chômeurs. 
Nous sommes donc à nouveau dans une situation de tournant ou la  
mobilisation de tous et toutes et indispensable : si le mouvement  
montre sa force et sa détermination aujourd'hui et demain, la  
question de l'élargissement à d'autres, en particulier aux  
salariés, sera posée, ce qui permettrait d'envisager de nouveaux  
gains sur les revendications, celles liées au revenu comme celles  
liées à l'emploi !

Les relations unitaires

Les quatre structures qui animent le conflit (AC!, APEIS,  
CGT-chômeurs, MNCP) sont en contact permanent et ont tenu plusieurs  
réunions unitaires ainsi que 2 conférences de presse communes  
(une vendredi 9, l'autre samedi 10 pour protester contre les  
évacuations du matin).
Les quatre ont fait le même constat : des avancées, mais des  
avancées insuffisantes !
Si des nuances d'appréciation existent (ou ont existé), certains  
insistant plus sur les avancées, d'autres sur les insuffisances,  
tous sont favorables à la poursuite de l'action et les contacts  
pris par les uns et les autres dans le week-end ont permis à tous  
de se rendre compte de la force du mouvement ! 
La poursuite de l'action, avec occupations et manifestations, sera  
facilitée par ce cadre unitaire qui s'est renforcé dans les jours  
précédents.

Parallèlement aux rencontres à quatre, des réunions unitaires  
plus larges ont lieu régulièrement, avec les autres associations  
(CADAC, DAL, Droits Devant, CDSL) et les syndicats (Groupe des 10,  
FSU, Tous ensemble dans la CFDT). La CGT commence à s'associer à  
ce cadre : lors de la dernière réunion, vendredi 9, une  
délégation de l'union régionale Ile de France était  
présente. C'est une avancée qui doit pouvoir se constater aussi  
dans d'autres villes.

Les revendications

Il ne s'agit pas ici de revenir sur ce que nous avons déjà  
écrit.
Simplement noter que la CGT (cf. le communiqué confédéral du 10  
janvier) commence à tourner en mettant en avant les questions  
d'emplois, en insistant sur la responsabilité du patronat.
Si nous partageons le soucis de marquer les responsabilités  
patronales et de commencer à mettre en avant, à deux semaines du  
débat parlementaire sur les 35h, nos revendications sur l'emploi,  
nous tenons à garder ce qui est à la base du mouvement : le droit  
à tous et toutes, avec ou sans emploi, à un revenu qui permette  
de vivre décemment, avec comme revendication les minima sociaux et  
le jeunes de moins de 25 ans !

La stratégie d'action

Comme la semaine dernière, on va voir se combiner la poursuite et  
le développement des occupations et les journées  
d'élargissement.

Les occupations continueront à  EAtre la forme d'action qui  
marquent le mouvement : celles-ci permettre au mouvement d' EAtre  
visible, de marquer sa détermination et d'avoir un "lieu" ou se  
retrouver, prendre des contacts, décider de la suite du mouvement...
Les évacuations de samedi matin ne vont que déplacer les lieux  
d'occupations : après les ASSEDIC, beaucoup ont été ou vont  
aller vers les CCI (ce que semble conseiller, et ce n'est pas une  
mauvaise idée, la CGT) ; s'il y a à nouveau évacuations,  
d'autres lieux sont possibles, à Arras c'est une bourse du travail  
qui a servi de point d'accueil, à Clermont-Ferrand une tente a  
été montée sur une place de la ville... sans aucune violence  
mais avec une détermination sans faille le mouvement des chômeurs  
se saisit du mot d'ordre "ils peuvent nous évacuer, ils ne nous  
feront pas disparaitre !".

Les manifestations seront, cette semaine, plus importante encore que  
la semaine dernière car elles seront le signe de la capacité du  
mouvement à l'élargir à d'autres secteurs de la société.
C'est le cas des manifestations prévues demain, mais elles ont  
souvent lieu à des heures qui rendent difficiles une participation  
massive des salariés.
Un accord existent au niveau unitaire pour rebondir sur des  
manifestations très larges samedi 17 janvier,  journée qui sera  
décisive pour la suite du mouvement.
Cette date ne sera publique que demain, mardi 13. Mais vous pouvez  
déjà prendre contact avec les forces existant sur vos villes et  
départements pour préparer au mieux ces manifestations.

Une téléconférence aura lieu mardi après midi, les numéros  
vous seront envoyé en fax la nuit prochaine.

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