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Antenne ASSEDIC

Infos du 11 janvier 98


A00682; Sun, 11 Jan 1998 04:55:58 +0100 (MET)
From: acratik@club-internet.fr
Date: Sun, 11 Jan 1998 04:55:17
Subject: nouvelles non exhaustives chôme en lutte 11/1/98, 4H

"Par exemple, l'enfant croit au Père Noël. L'adulte non. L'adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote." Pierre Desproges
Salut à toutes et à tous

Ca fait chaud au coeur de voir ces chaines de solidarité concrète qui s'installent au coeur du mouvement d'occupation des chomeurs, précaires, travailleurs. C'est un bon boulot, au sens où cela ne se fait pas tout seul et la solidarité est créatrice de richesses.
Tout ce qui se passe est un immense travail collectif et libre, qui s'oppose à la logique du travail exploité. Dans le premier, il y a du taf pour tous selon gouts et savoir faire, dans l'autre il y a de moins en moins de taf assurant le bien être de tout un chacun et surtout beaucoup d'exclusion du droit de vivre decemment.
Sur le net, la circulation tous azymuths des infos l'atteste, il se passe quelque chose presque en temps réel et nous sommes en train d'expérimenter quelquechose en train de naitre.
Le net n'est pas la communauté froide et virtuelle, ce qui s'y passe correspond à la réalité comme au réel, et c'est directement interconnecté au mouvement incarné de la vie.
Merci à tous ceux qui font tourner...l'info et qui s'inscrive dans cette juste lutte.
Voici donc un certain nombre d'info, compilation de ce que j'ai reçu et que je renvoie le plus possible. Il est possible, dans ce mouvement tournant, que certaines infos arrivent plusieurs fois aux mêmes, ce n'est pas grave, ce n'est qu'une histoire de courrier à trier et c'est mieux que la non-circulation des infos.
A ce qui va suivre, je rajouterai les infos suivantes:
- besançon, a la suite de la "sequestration du maire", AC a obtenu un local permanent.
- Niort: Manif 350 personnes, avec des gens venus de toute la région, par les syndicats, CNT, CGT, FSU. Action d'occupation prévue Lundi
- Nancy: action lundi.
- Bethune: Distribution de tracts devant les usines
- Auch: Action transport gratuit
- Perpignan: prévoit une manif Mardi 13/1/98.
- Paris, permanence tel d'AC à la maison des ensembles: 01 43 45 25 84.
Rappel, en regard de ce qui a été obtenu suite au CAS Diderot, de la prefecture (attribution de 1000 à 1800 balles - je ne me souvient plus exactement) rappelons qu'à la permanence d'AC à la MDE, les listes sont toujours ouvertes et que vous pouvez aller vous y inscrire!

A la fin de ce bulletin d'info, figure des infos REUTERS, o y lira que samuel Marechal, est "scandalisé" de la manière dont ont été expulsé les chômeurs. De plus, il se permet de dire que desormais les ministres PC doivent démissioner du gouvernement. (!) Mefions nous de ce que le FN espère récuperer indirectement de ce mouvement. Il ne veut surement pas renouveler son silence politique de decembre 95. Pour le contrer une seule solution; interconnection des revendications sans papiers et chômeurs et internationalistes. ca aussi c'est urgent.
Voir aussi quand Debré JL, dit que ce mouvement est "légitime", c'est pour emmerder les socialos, en rapport avec la loi debre qui avait été dénocée comme illégitime...
merci de votre attention
YM

Ps: quelques infos du 9/1/98, qui n'étaient pas passé avant.
- Sans-Papiers:
Manif de soutien aux grévistes de la faim de Lille Samedi 10 Janvier 1998 à 15heures Au Grand Place à Lille

Appel de la coordination Nationale à se mobiliser durant le débat sur la politique de l'immigration devant le Sénat (R.E.R. Luxembourg) les 13 et 21 janvier 98 à partir de 17h30.

- Zapatistes. Ocupacion
20 personnes occupent en ce moment depuis 15h aujourd'hui les locaux du Centre Culturel Mexicain de Paris. Les manifestants protestent le massacre d'Acteal et contre l'offensive que les militaires viennent de lancer contre les zapatistes.

- Bonsoir 10/1/98 18h30
Nous venons d'apprendre qu'à Lyon une nouvelle occupation recommence. Il s'agirait d'une ancienne antenne ASSEDIC. Jospin comme pour les sans-papiers ta police ne règle rien !
Les occupations ça continue encore ! News transmise par la CNT Vignoles. Des nouvelles dès que possible. Philippe C.


Communiqué d'AC - LES CHOMEURS TOUJOURS MOBILISES !
Lyon : 100 personnes occupent une ancienne ANPE reprise par le Crédit Lyonnais depuis 16h00
Besançon : le député PS à été "retenu" pendant quelques heures
Cherbourg : La Chambre de Commerce et de l'industrie est occupée
Bordeau : manif de 500 personnes
Montpellier : manif de 1000 personnes
Nancy : 3 à 400 personnes en AG

Et N'OUBLIEZ PAS :
Le 13 : journée d'action nationale; à Paris le rencard est à 12h00 (à vérifier), porte de la chapelle.
Le 17 : manif à Paris et journee d'action europeenne par le reseau des marches


Voici le communiqué ecrit aujourd'hui à la Maison des Ensembles :

COMPTE RENDU DE LA LUTTE DES CHOMEURS
LE 10/01/1997
Coordination des luttes - Chez AC! MDE
3/5 Rue d'Aligre - 75012 PARIS

Le gouvernement JOSPIN / AUBRY a répliqué "concrètement" à la lutte des chômeurs par la répression policière ; en effet, de nombreux lieux occupés ont été évacués, dont certains avec violence par les forces de police :


par contre, depuis le début de la lutte, il ne satisfait aucune de nos revendications :
Nous refusons ces réponses gouvernementales associées à la répression. Nous avons choisi d'amplifier la lutte sous toutes ses formes.

Dans cette pseudo-démocratie, qui bafoue les droits de 12 millions de personnes représentées par notre lutte, la "non assistance à personne en danger", incluse dans la constitution, ne pèse pas lourd.
Nous nous inscrivons dans le mouvement des "SANS-DROITS" qui s'est fait entendre par "L'APPEL DES SANS" à partir de novembre 1995, puis avec les "SANS-PAPIERS" et s'exprimera tant que le capitalisme fabriquera des exclus. Bon courage à tous, et faites passer l'info : ON CONTINUE!


Nantes - Bonjour
Voici le texte du communiqué de presse envoyé par le GASPROM A.S.T.I. de Nantes le mercr.07/01/98 à la presse locale en soutien au CCAS Nantais.

Le GASPROM, confronté quotidiennement aux conséquences de l'exclusion et de la ségrégation imposées à toutes celles et à tous ceux qui se voient dépossédé(e)s de leurs droits fondamentaux du fait de leurs origines, de la couleur de leur peau et/ou de leur situation administrative, tient à exprimer son soutien à la lutte menée actuellement par le Collectif de Chômeurs Actifs et Solidaires Nantais.
 Le droit à la dignité humaine pour toutes et pour tous, indépendamment de leur situation vis-à-vis du marché de l'emploi ne peut dépendre du bon vouloir du législateur ni des décideurs politiques et/ou économiques.  Le combat mené par toute personne privée de travail et de moyens de vivre dignement, fait appel à la solidarité humaine la plus élémentaire.  Le GASPROM apporte son soutien et ses encouragements à toutes celles et à tous ceux qui se battent pour faire valoir leurs droits légitimes et être enfin reconnu(e)s comme citoyennes et citoyens à part entière.
Pour le CA du GASPROM Fernando Martins


Nantes-bis
Appel De Luc, chômeur, participant actuellement à l'occupation de l'Assédic Nantes/Ouest-La Janvraie
Nous cherchons des partenaires pour le : DEUXIEME "REVEILLON" ANNUEL DU 1er MAI devant le palais de la Bourse de Paris CONTRE LA DICTATURE DES MARCHES FINANCIERS POUR LA TAXE "TOBIN" SUR LES PROFITS SPECULATIFS qui aura lieu à Paris le soir du 30 avril 98 (Départ en car depuis Nantes et d'ailleurs, fête, retour dans la nuit, participation aux frais.)

La mainmise de l'économie spéculative déréglementée et défiscalisée (bourse, fonds de pension, taux d'intérêts, politiques monétaristes, agiotage, blanchiement de capitaux S) est l'une des premières causes de la crise et du chômage, et par conséquent de la misère, de l'exclusion, de la peur, du racisme. L'an dernier, l'association citoyenne et culturelle "Nantes Est Une Fête !" (N.E.U.F.) a mis en place ce premier rendez-vous :
- un car venu de Nantes,
- des participants parisiens et venus de la province,
- un contrat pour ce réveillon : pas de violence et pas d'argent (tout est donné gratuitement sur place : manifestations artistiques, apéritifs et buffet - les Nantais fournissent les huîtres et le muscadet, bien entendu).
Ce premier réveillon en 97 a été évoqué par France 3, M6, AFP, Libération, France Inter, France Culture, Radio Libertaire, Charlie Hebdo, La Croix, la presse locale nantaise.

Faut-il maintenir et développer ce rendez-vous autogéré ?

"Nantes est une fête" ne se considère pas comme propriétaire de ce réveillon revendicatif, à développer désormais, chaque année, devant les bourses de chaque pays du monde. Pour cela, nous cherchons des partenaires, individuels, associatifs, syndicaux, culturels, si possible avec des idées nouvelles et des suggestions. Déjà, le journal « Le Monde diplomatique » vient d'annoncer qu'il veut créer une organisation internationale pour la taxe "Tobin" contre les profits des marchés financiers. Affaire à suivre.

Si vous êtes intéressé/e/s, contactez-nous ; faîtes connaître cette initiative autour de vous. Tous contacts, « Nantes est une fête ! » (N.e.u.f. !) :
Téléphone : 02.40.46.11.72
Adresse postale et soutiens financiers :
c/o J.-M. Allain, 4 rue Schweitzer, 44100 Nantes
http://www.mygale.org/03/neuf/
douillard@calvanet.calvacom.fr


Angoulême
Salut YM,
Bravo pour ton bulletin quotidien!! Voici quelques infos à diffuser:

Tout d'abord quelques infos locales:

LIMOGES: au dernières infos (environ 16h30 le 10/01) les copains n'étaient toujours pas virés comme prévu (il y avait un avis d'évacuation pour 12h30) et ils ne savaient pas pourquoi (vice de forme juridique?...). De toutes façons ils ne sont pas prêts de laisser tomber la lutte. A suivre...

ANGOULEME: un car de chômeurs est parti ce matin (10/01) pour Châtelleraut où une manif régionale était organisée. Il ne sont pas en effet prêt à laisser tomber, jugeant insuffisantes les mesures (promesses qui plus est..) annoncées. Hier ils étaient reçus par le Préfet de la Charente. Les revendications: relèvement large des minima sociaux, arrêt des coupures de courant, des expulsions, des radiations de l'ANPE... Manif lundi à 17h, place des halles, Angoulême.

Ce qui est suit est la série des dépêches REUTERS d'hier et d'aujourd'hui. Je te les envoie tel quel, je ne les pas encore lues. A plus, et que souffle le vent de la révolte.

Yann - Angoulême


Depêche Reuters d'hier et d'aujourd'hui
par Hélène Fontanaud

PARIS, 10 janvier, Reuters - Le gouvernement de Lionel Jospin a fait évacuer samedi par la force la plupart des services sociaux occupés par des groupes de chômeurs, ce qui a suscité la colère des associations de sans-emploi, de la CGT et de membres de la gauche "plurielle".

Au lendemain de l'annonce par le Premier ministre socialiste de mesures pour les plus démunis, les forces de l'ordre sont intervenues simultanément, avant la levée du jour, dans les deux bastions du mouvement des chômeurs, à Marseille et Arras, mais aussi à Paris, Nantes, Grenoble, Poissy ou Gennevilliers.

Dans la grande majorité de la trentaine de lieux publics encore occupés par les chômeurs, l'évacuation s'est faite sans incidents. A Arras, une personne a été légèrement blessée lors de l'intervention des gendarmes mobiles. A Marseille, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de projectiles divers depuis des fenêtres.

Vendredi matin, Lionel Jospin av on appel à la libération des Assedic. "Je considère que ma responsabilité de chef du gouvernement est de faire en sorte que l'ensemble des établissements ouverts au public, et principalement ceux qui sont au service des chômeurs, notamment les Assedic, fonctionnent normalement".

Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, avait été plus direct en demandant aux chômeurs de cesser leurs occupations des Assedic, caisses d'action sociale et centres ANPE, sous peine d'en être évacués "en douceur". "Il faut qu'ils comprennent qu'il faut savoir arrêter une occupation", avait-il dit.

Quelques heures après l'intervention des policiers et gendarmes, les associations de chômeurs ont laissé éclater leur colère et confirmé leur intention de faire de mardi prochain une nouvelle journée d'action nationale. Elles ont appelé les salariés à se joindre à leur mouvement en assurant que les "évacuations n'entament pas la détermination des chômeurs".

Christophe Aguitton, dirigeant d'Agir contre le chômage (AC!), a jugée l'action des forces de l'ordre "totalement inacceptable" et a confirmé que le mouvement allait "continuer".

Richard Dethyre, responsable de l'Apeis, a déclaré que les chômeurs étaient "en colère" après l'évacuation des Assedic. "La mobilisation ne s'arrêtera pas", a-t-il souligné sur France 3 en précisant que le mot d'ordre des chômeurs, mardi prochain, serait "la revalorisation des minima sociaux de 1.500 francs".

Samedi dans la journée, la mairie d'Arles a été occupée et des manifestations ont eu lieu à Bordeaux et Châtellerault. A Nantes et Saint-Nazaire, les centres d'action sociale sont toujours occupés. A Limoges, les chômeurs tiennent toujours les bureaux des Assedic.

Colère de la CGT, du PC et des Verts

Dans les villes où les forces de l'ordre ont mis fin aux occupations, des réunions devaient se tenir pour arrêter la conduite à adopter dans les prochains jours. Les chômeurs des Bouches-du-Rhône se sont donnés rendez-vous lundi matin devant les antennes La réaction la plus inquiétante pour le gouvernement est venue de la CGT, qui avait clairement joué l'apaisement vendredi en jugeant qu'il y avait "beaucoup de positif" dans le plan d'aide de Lionel Jospin.

Samedi, la centrale de Louis Viannet a condamné "fermement" l'intervention des forces de l'ordre, dénoncé une politique qui rappelle celle "de la carotte et du bâton" et souligné que "le gouvernement prend le risque de l'extension du mouvement".

Alain Bocquet, président du groupe communiste de l'Assemblée nationale, a laissé présager quelques tensions dans la gauche "plurielle" en fustigeant "une faute humainement et politiquement grave".

"La matraque n'est vraiment pas le bon instrument de dialogue républicain", a- t-il dit dans un communiqué.

Même tonalité chez les Verts, autre composante de la gauche au pouvoir, qui ont parlé d'un "acte politique grave" qui "menace d'ajouter une déchirure politique à la déchirure sociale".

"On ne peut à la fois prôner le dialogue avec les plus démunis dans les discours et le refuser ensuite dans les actes", ont déclaré les écologistes dans un communiqué.

Le Front national d'extrême-droite a réclamé "la démission des ministres communistes du gouvernement" et a accusé Lionel Jospin d'avoir "envoyé la matraque contre ceux qui souffrent après avoir donné un pourboire dérisoire".

Le président Jacques Chirac, qui présentait ses voeux aux Corréziens, à Tulle, n'a pas évoqué directement le conflit mais a redit son opposition à une réduction du temps de travail imposée par la loi et son souci de voir la part de l'emploi public diminuer en France.

"Les Français, dans leur immense majorité, ne croient pas que réduire le temps de travail, qui est par ailleurs une évolution naturelle et légitime, réduira le chômage", a-t-il dit.

Désireux de mettre un terme à un conflit qui dure depuis un mois et a provoqué divisions syndicales et tensions au sein des partis de gauche qui le soutiennent, le Premier ministre avait notamment annoncé vendredi la création d'"un fonds ale doté d'un milliard de francs" et la pérennisation des cellules d'urgence départementales créées fin décembre par Martine Aubry.

Les associations de chômeurs, les syndicats et les partenaires des socialistes au sein de la gauche "plurielle"

avaient salué le "premier pas" du gouvernement tout en rappelant la nécessité d'une augmentation des minima sociaux. Les défenseurs des sans-emploi avaient annoncé la poursuite du mouvement. /HF

PARIS, 10 janvier, Reuters - Richard Dethyre, responsable de l'Apeis, a déclaré samedi que les chômeurs étaient "en colère"

après l'évacuation des antennes Assedic mais il a reconnu que le mouvement avait obtenu des avancées en un mois.

"Vous avez vu la colère, la résistance, l'envie de ne pas se séparer car, pendant ce mois, les chômeurs ont brisé leur isolement", a déclaré sur France 3 le responsable de l'association de chômeurs proche du Parti communiste.

"La mobilisation ne s'arrêtera pas", a-t-il souligné en précisant que le mot d'ordre des chômeurs, qui manifesteront mardi prochain dans toute la France, serait "la revalorisation des minima sociaux de 1.500 francs".

"On a un double sentiment: à la fois, le mouvement des chômeurs obtient et par deux fois, les transports en Ile-de-France il y a dix jours et le rétablissement des fonds supprimés et on se retrouve un peu dans un conflit classique. On envoie la police", a-t-il précisé.

Richard Dethyre a souligné que les chômeurs "constituent maintenant un mouvement, une force".

"Ce sont les premiers concernés qui ne se retrouvent plus dans l'isolement ou seulement dans les banlieues où on craint tout ce qui se passe ou seulement à voter pour Le Pen, qui ouvrent les portes de l'espoir. Maintenant on va pouvoir s'appuyer sur un mouvement de chômeurs, de précaires pour que l'urgence soit peut-être le centre par lequel on va pouvoir créer des emplois", a-t-il dit. /HF

PARIS, 10 janvier, Reuters - La CGT, qui avait jugé vendredi qu'il y avait "beaucoup de positif" dans le plan d'aide aux plus démunis annoncé é "fermement" samedi l'évacuation des groupes de chômeurs des Assedic et a dénoncé une politique "de la carotte et du bâton".

"Le gouvernement vient de démontrer l'écart persistant entre ses déclarations d'intention et les actes (...) C'est d'autant plus incompréhensible qu'un certain nombre d'avancées, même limitées, pouvait permettre des discussions dans chaque département pour l'application immédiate des mesures d'urgence", notent la CGT et le comité CGT de lutte et de défense des chômeurs dans un communiqué commun.

"Etrange conception de la démocratie et de la négociation.

Force est de constater que cette méthode ressemble fortement à la pratique de la carotte et du bâton", ajoute la CGT. "La confédération CGT et son comité national condamnent fermement de tels procédés que rien ne peut justifier."

Pour le syndicat proche du Parti communiste, "le gouvernement aurait été mieux inspiré de faire preuve de la même vigueur vis-à-vis du patronat, responsable du chômage et qui a bénéficié toutes ces dernières années de sommes considérables pour créer aucun emploi".

Pour la CGT, la "grande journée nationale d'action unitaire (de mardi prochain) doit être porteuse de toutes les colères, de tous les espoirs". /HF

NANTES, 10 janvier, Reuters - Le Front national a réclamé samedi "la démission des ministres communistes du gouvernement" après l'évacuation par les forces de l'ordre des antennes Assedic occupées par des chômeurs.

Lors d'une conférence de presse, samedi matin à Nantes, Samuel Maréchal, secrétaire général adjoint du FN, s'est déclaré "scandalisé par la manière dont le gouvernement traite les chômeurs, comme s'ils étaient de vulgaires délinquants".

Qualifiant cet épisode du mouvement des chômeurs de "premier échec important du gouvernement", Samuel Maréchal a souligné que Lionel Jospin "a envoyé la matraque contre ceux qui souffrent après avoir donné un pourboire dérisoire". "Cela aura des conséquences politiques", a-t-il affirmé.

Ainsi, pour le Front national, "les communistes, très doivent en tirer les conséquences". "Les ministres communistes doivent démissionner du gouvernement ou alors c'est à Martine Aubry de le faire", a dit Samuel Maréchal.

Il a enfin dénoncé "la méthode illusoire de M. Jospin" et invité les Français "à ouvrir les yeux face à cette illusion". RL/HF

ARRAS, 10 janvier, Reuters - Les forces de l'ordre sont intervenues samedi peu après 06h00 pour évacuer les chômeurs qui occupaient les locaux des ASSEDIC d'Arras (Pas-de-Calais) depuis 27 jours.

Au lendemain de l'annonce par Lionel Jospin de plusieurs mesures pour règler le conflit, notamment la création d'un fond d'urgence social doté d'un milliard de francs, les gendarmes mobiles ont évacué dans la bousculade une trentaine de sans- emploi.

Une personne a été légèrement blessée aux côtes mais aucun coup de matraque n'a été donné. Les manifestants ont réclamé en vain une rencontre avec le Préfet.

Depuis le 15 décembre, les locaux des ASSEDIC situés en périphérie d'Arras étaient occupés jour et nuit par des chômeurs qui réclamaient l'octroi d'une prime de fin d'année de 3.000 francs et une revalorisation des allocations.

L'octroi par le Préfet du Pas-de-Calais, fin décembre, d'une aide exceptionnelle de 2.000 francs à 196 chômeurs avait été jugée "insuffisante".

Le président régional d'Agir contre le chômage (AC!), Jean-Marie Honoré, qui avait été reçu en délégation jeudi à Matignon, a regretté samedi matin "l'absence de dialogue".

"Dire que le dialogue existe, c'est mentir purement et simplement. Nous ne reculerons pas. Nous allons rester ici et reprendre l'occupation dès que possible" a-t-il indiqué à Reuters.

Quelques minutes avant l'intervention policière, les chômeurs avaient rangé le matériel qu'ils avaient apporté sur place pour vivre: matelas, couvertures, ainsi qu'une télévision, un poste de radio, plusieurs cafetières et deux réchauds.

Pour sa part, le Premier ministre avait annoncé vendredi plusieurs mesures pour mettre un terme au mouvement mais les associations de chômeurs

Leurs représentants ont estimé que Lionel Jospin n'avait pas répondu à de nombreuses revendications comme la revalorisation des minimas sociaux, la prime de Noël, la mise en place immédiate des 35 heures, la limitation des heures supplémentaires ou encore lutter contre les retraités qui exerçent une activité salariée. /OH

GRENOBLE, 10 janvier, Reuters - L'occupation par des chômeurs des locaux des Assedic de Grenoble a cessé samedi après l'intervention des forces de l'ordre, a-t-on appris de source syndicale.

L'évacuation s'est faite sans heurts. Une soixantaine de chômeurs ont quitté les Assedics vers 07h00 à la demande des policiers. Vendredi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Grenoble avait ordonné la libération de ces locaux occupés depuis mercredi. Le magistrat n'avait toutefois pas accédé à la requête déposée par les Assedic, qui demandaient 5.000 francs d'astreinte par journée d'occupation des bureaux de l'assurance-chômage. /HP

MARSEILLE, 10 janvier, Reuters - Les huit antennes des Assedic des Bouches-du- Rhône dont quatre bureaux à Marseille, occupées depuis un mois, ont été évacuées dans le calme samedi matin par les forces de l'ordre, a-t-on appris de source proche de la Préfecture. Au total, 200 CRS ont procédé à l'évacuation des antennes de Marseille, une cinquantaine à Arles à 06h00 du matin. Il leur a fallu moins d'une heure pour libérer les huit antennes du département.

Sur Marseille, quelques évacuations ont été plus mouvementées, les CRS essuyant des tirs de projectiles divers depuis les fenêtres de certains bureaux.

Quelques petits groupes de manifestants étaient toujours postés devant les antennes évacuées, faisant face dans le calme aux policiers, ont rapporté des témoins.

"Le mouvement n'est pas terminé. On va continuer ailleurs", a déclaré samedi matin une responsable du mouvement d'occupation sous couvert d'anonymat.

Une assemblée générale est prévue dans la matinée à l'Union départementale-CGT en présence des représentants, a-t-on appris de

PARIS, 9 janvier, Reuters - Lionel Jospin a affirmé vendredi qu'il n'avait nullement l'intention de "bousculer" sa politique économique et sociale sous la pression de mouvements sociaux et de prendre le risque de mettre en péril le retour de la croissance.

"Tous nos efforts sont tournés, au plan national comme européen, vers une politique de croissance économique plus créatrice d'emplois, essentielle pour faire reculer le chômage", a souligné le Premier ministre.

"Casser la dynamique de confiance, bouleverser la politique sociale et économique engagée (...) aurait rapidement des effets inverses à ceux recherchés".

Sur cette ligne et au risque de faire des vagues au sein de la majorité plurielle, Lionel Jospin n'a pas répondu à l'appel du secrétaire national du Parti communiste, Robert Hue.

Ce dernier lui avait demandé vendredi matin de "se dégager des marges" et d'avoir "le courage" de faire les "choix structurel" de toucher aux revenus du capital et aux grandes fortunes.

Concrètement, le Premier ministre a refusé de relever les minima sociaux comme le demandaient les associations de chômeurs et la CGT car, a-t-il expliqué, cela aurait "fait exploser une politique économique et sociale tournée vers la croissance et l'emploi".

S'il a annoncé un milliard de francs d'aide d'urgence aux chômeurs, il a souligné que cette somme proviendrait de "ressources nettes du budget" et, a précisé un conseiller de Matignon, n'entraînera donc pas de nouvelles ponctions fiscales, que redoutait le CNPF.

Dans le plan de sa déclaration liminaire, "les chemins de l'espoir" du long terme, réformes structurelles et réduction du temps de travail, et le rappel des "efforts engagés depuis sept mois" ont eu la préséance sur les mesures d'urgence.

"Les chemins de l'espoir", a-t-il précisé, "passent d'abord, c'est le premier objectif, par la création d'emplois".

"Nous savons que la première attente des chômeurs, c'est d'avoir un emploi", a-t-il ajouté, donnant au passage sa ppose ceux qui jugent que l'aide et l'octroi d'un statut aux chômeurs sont prioritaires et ceux qui pensent que redonner du travail aux sans-emploi doivent avoir la priorité. "Nous savons aussi que pour nos concitoyens dans leur ensemble, la priorité c'est l'emploi. Je voudrais redire ici, à tous, que ma détermination personnelle, et celle du gouvernement, c'est de tout faire pour développer l'emploi", a-t-il insisté.

A l'appui de cette détermination, et pour répondre à ceux qui lui reprochent d'avoir négligé la crise sociale, le Premier ministre a fait l'inventaire de "l'importance et la multiplicité des efforts (...) engagés depuis sept mois pour la création d'emplois et pour plus de justice sociale".

Il a ainsi rappelé que son gouvernement avait "relancé la croissance économique en soutenant la consommation (...) créé des emplois-jeunes (...) engagé un mouvement général pour la réduction du temps de travail".

Il a mis en avant les mesures prises "pour améliorer la situation des personnes les plus en difficulté": revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire, aide personnalisée au logement et allocation spécifique de solidarité, "toutes deux", a-t-il souligné", "non revalorisées depuis 1994".

Il a rappelé que le budget 1998 commençait à "rééquilibrer fortement les prélèvements, tant sociaux que fiscaux, dans le sens d'une plus grande justice sociale".

"Tout cela contribue à créer des emplois", a-t-il résumé.

JPC

PARIS, 9 janvier, Reuters - Louis Viannet a jugé vendredi qu'il y avait "beaucoup de positif" dans l'intervention de Lionel Jospin, qui a annoncé la création d'un fonds social d'urgence d'un milliard de francs pour les chômeurs.

"La mise en place d'un fonds d'urgence sociale coordonné au plan national est une bonne chose et l'effort financier qui l'accompagne représente quand même cent fois la somme qu'a consacrée l'Unedic à répondre à la demande des chômeurs", a déclaré le secrétaire général de la CGT sur France Info.

"Un milliard, c'est une première mesure et cette première me e situe dans le cadre d'un dispositif qui peut contribuer à apporter de nouvelles étapes dans la réponse", a-t-il poursuivi.

"Bien sûr, nous aurions souhaité une annonce pour l'augmentation des minima sociaux mais je crois que l'engagement du gouvernement d'aller vers une coordination de l'intervention des différents fonds sociaux, dans le cadre de la préparation de la loi contre l'exclusion, permet d'envisager la construction de nouveaux moyens, qui vont forcément nécessiter des moyens financiers plus importants", a précisé Louis Viannet.

Pour le patron de la CGT, "il y a beaucoup de positif dans l'intervention du Premier ministre".

"Elle traduit la prise en compte de la détermination des chômeurs, de la force de leur mouvement et de la détresse d'une population qui souffre. Je pense qu'elle illustre le fait que le mouvement social est un élément déterminant dans l'évolution de la situation", a-t-il dit.

"J'ajoute que ce positionnement du gouvernement ne fait que mettre en pleine lumière et souligner fortement la responsabilité du patronat dans cette situation et cela nous conforte dans notre volonté de maintenir la pression pour obtenir la remise en chantier du mécanisme de fonctionnement et de financement de l'indemnisation du chômage", a ajouté Louis Viannet. /HF

PARIS, 9 janvier, Reuters - Les chômeurs qui occupent depuis 26 jours les Assedic d'Arras, dans le Pas-de-Calais, ont décidé vendredi en assemblée générale de poursuivre leur mouvement, jugeant les propositions faites par Lionel Jospin "très insuffisantes sur de nombreux points".

"On ne bougera pas tant que nous n'aurons pas des éclaircissements", a déclaré Jean-Marie Honoré, président régional d'Agir contre le chômage (AC!), qui faisait partie jeudi soir de la délégation de chômeurs reçue à Matignon. "J'ai l'impression de ne pas avoir été entendu. M. Jospin n'a rien apporté de neuf et il a évité certains thèmes qui nous sont chers, comme les 32 heures immédiatement, les minima sociaux, la question des heures supplémentaires, emploi", a-t-il précisé.

"Cela ne fait que renforcer notre détermination pour poursuivre l'occupation", a ajouté le représentant de la trentaine de chômeurs d'Arras, dont l'action a été l'une des premières recensées en France. /OH/HF

PARIS, 9 janvier, Reuters - Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l'Assemblée, estime que les mesures annoncées par le Premier ministre en faveur des chômeurs n'apportent pas "de réponses précises et concrètes aux problèmes posés".

"J'ai cinq remarques à faire. La première, c'est qu'il y a un décalage énorme entre les discours tenus et les mesures annoncées. La deuxième, c'est que Jospin fait preuve d'une prétention et d'une autosatisfaction extraordinaire. Sa politique est contestée à l'étranger, condamnée en France et il persiste et signe", a-t-il dit dans les couloirs du Palais-Bourbon.

"La troisième remarque, c'est qu'il n'y a pas de réponses précises et concrètes aux problèmes posés. Le problème posé, c'est le chômage longue durée qui a progressé de 1,2% en novembre et il répond '35 heures'. Il répond chômage et emplois de jeunes or les emplois des jeunes ne sont pas ciblés et ne concernent pas les jeunes exclus", a-t-il ajouté. Jean-Louis Debré a souligné que Lionel Jospin débloquait "un milliard sans dire si c'est par redéploiement et sans dire si dans ce milliard, il y a déjà les 500 millions qui ont déjà été annoncés par Mme (Martine) Aubry", ministre de l'Emploi et de la Solidarité.

"Enfin, le Premier ministre reconnaît qu'il a perdu sept mois. Il redécouvre après sept mois à Matignon qu'il y a dans ce pays des exclus", a ajouté le président du groupe RPR. /EPI/GB

PARIS, 9 janvier, Reuter - Lionel Jospin a déclaré vendredi que son plan d'aide aux chômeurs ne prévoyait pas un relèvement des minima sociaux parce que cela aurait fait "exploser" la politique économique du gouvernement. "Le choix de cette approche aurait coûté plusieurs dizaines de milliards de FF", a dit le Premier ministre lors d'une conférence de presse. "Cela bousculerait, ferait rs la croissance et l'emploi, dont je rappelle qu'elle vient d'être approuvée par la représentation nationale". Prié de dire d'où viendrait le milliard de FF qui abondera le Fonds social d'urgence dont il a annoncé la création, il a répondu, sans autre précision, qu'il s'agissait de "ressources nettes du budget dont les affectations suivront les démarches budgétaires et administratives normales". /FAN/JPC

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