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Le monde n’est pas une marchandise
Contre l’OMC et un “libre” échange créateur d’inégalités
Contre l’usage de la guerre pour l’imposer

Manifestation Nationale et Pacifique
Genève, Samedi 10 novembre 14h00 -Place Neuve

Du 9 au 13 novembre se tiendra la quatrième conférence interministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Qatar. 

Des millions d’hommes et de femmes, particulièrement des pays pauvres, luttent pour un avenir juste et durable, contre la mondialisation au service des entreprises et des groupes financiers. Depuis la IIe Conférence de l’OMC à Genève de 1998, les luttes se sont intensifiées au Nord, contribuant fortement à l’échec de la troisième conférence de l’OMC à Seattle en novembre 1999, un événement majeur pour toutes les victimes du libéralisme planétaire et un immense encouragement à la mondialisation des luttes contre l’ordre des sociétés transnationales et du capital financier.

S’affichant comme forum de concertation et de négociation entre États pour réglementer les rapports commerciaux, l’Organisation Mondiale du Commerce ne sert en fait que les intérêts des États les plus puissants et de leurs sociétés transnationales qui agissent dans les coulisses. Son objectif : transformer en marchandise toutes les activités humaines, l’agriculture, les services, la santé, l’éducation, la culture, le patrimoine génétique, l’eau et même la pollution atmosphérique ! Tout doit pouvoir s’acheter et se vendre.

Au nom du prétendu “ libre ” échange - en fait la loi du plus fort - l’OMC s’immisce dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale, attisant une véritable guerre économique. Inégalités croissantes entre pays appauvris et pays riches, comme au sein de chaque pays, chômage, “ flexibilité ” et précarité qui répandent la peur et la souffrance au travail, paupérisation et exclusion, démantèlement des systèmes de protection sociale et des services publics, “ mal-bouffe ” et destruction de l’environnement, mal-développement, poids écrasant d’une “ dette ” qui ne cesse de croître en raison des taux d’intérêt exorbitants et de la défiscalisation des revenus du capital, les dégâts sont énormes, monstrueux, et génèrent partout des révoltes et des résistances multiformes et de plus en plus coordonnées.

Cette résistance est animée par la prise de conscience que, derrière les licenciements et les fermetures d’entreprise, derrière l’exploitation au travail, l’utilisation de la main d’œuvre enfantine, l’oppression des femmes, derrière les chiffres faramineux de la spéculation financière, les pillages du tiers monde, les catastrophes écologiques, sociales, économiques et humaines, notamment les guerres il y a, non pas une prétendue main invisible, les fruits du hasard ou encore l’accomplissement “ naturel ” des “ lois du marché ”, mais des rapports sociaux : la guerre de tous contre tous dans cette logique de compétition impitoyable et la confiscation de moyens de production et d'échanges, de la richesse sociale, du bien commun par une poignée de groupes économiques et financiers.

Aujourd’hui, le mouvement de résistance est plus large que jamais. Un large éventail d’organisations appelle à manifester contre ce sommet. Certaines demandent une réforme de l’OMC. et exigent que cette institution prenne en compte les critères d'un commerce équitable et les besoins des populations, en particulier des travailleurs et des petits producteurs du Sud. D'autres demandent la suppression de l'OMC qu'ils considèrent comme non-réformable par nature. Pour eux, cette institution est fonctionnelle à la logique du système et contribue à la domination absolue du marché et du capital financier sur toute la société. D’autres exigent la suppression d’une institution qui par sa nature ne peut être réformée. D’autres enfin rejettent plus fondamentalement le capitalisme lui-même, comme forme économique hégémonique, et appellent à son renversement. Toutes les organisations revendiquent le droit à la diversité et le droit des peuples à développer des alternatives sociales et économiques à cette hégémonie. Cette diversité de perspectives est une richesse.

Aujourd’hui nous nous retrouvons toutes et tous unis pour vouloir bloquer tout nouveau cycle de négociations et pour remettre en cause les “ acquis ” des précédentes, dont les effets dévastateurs sont évidents. 

Dans l’immédiat, il faut se mobiliser contre les nouvelles menaces inscrites à l’agenda de Qatar :

· Contre la marchandisation et pour la défense des services publics et du bien commun

Nous nous opposons aux négociations sur la commercialisation généralisée des services (AGCS) qui ne feront que renforcer la vague de privatisations et dérégulations, dont Swissair est un exemple éclairant. L’AGCS livrerait pratiquement tous les sphères de l’activité humaine aux multinationales (des musées aux sports en passant par les services juridiques, l’éducation, la santé et le traitement des eaux usées !) Avec des milliards de femmes et d’hommes de par le monde, nous affirmons au contraire que les biens et services essentiels (éducation, santé, logement, terre, eau, air, transports, communications, électricité, etc.) sont des biens communs et des droits qui ne doivent pas être soumis à des intérêts privés à but lucratif.

· Contre la “ libéralisation ” de l’agriculture et pour le droit à la souveraineté alimentaire

Nous défendons le droit de chaque pays de décider de sa politique agricole et alimentaire, cela au nom du droit humain fondamental à la nourriture, à la protection de l’environnement, à la survie des communautés agricoles (tant au Nord qu’au Sud) et au respect de la diversité des modes de culture et production. Nous nous opposons à toute nouvelle libéralisation, dont les paysan(ne)s du Nord et de Sud seraient les premières victimes. Nous exigeons la reconnaissance du principe de précaution et le droit de se protéger contre le “ dumping ” de pays tiers. Pas de brevets sur le vivant !

· Contre les diktats et l’élargissement des compétences de l’OMC dans tous les autres domaines

Il faut notamment refuser l’extension – et au contraire exiger l’abrogation - de l’Accord sur les investissements (MIC), nouvelle mouture du traité abandonné de l’AMI, qui mettrait à genoux toute législation régulant les activités des multinationales.

Il faut par ailleurs tout mettre en œuvre pour mettre un terme à la guerre en cours qui :
- tue et martyrise des populations innocentes
- favorise la relance des crédits d’armement au dépens du financement du social et du développement
- permet sous prétexte “ d’union sacrée contre le terrorisme ” d’imposer des diktats de l’OMC
- permet à cette même OMC de continuer dans la discrétion à négocier des accords sur le dos des peuples
- sert de prétexte à remettre en place une police politique et l'oppression des mouvements sociaux

- Priorité aux droits sociaux et de l’environnement ! 

- Pour des rapports d’échange équitables avec le Sud et l’abolition sans conditions de sa “ dette ” !

- Pour le respect des droits humains fondamentaux, en particulier les droits des femmes dans la société et les droits des travailleurs

- Contre le climat de peur et de dictature alimenté par le chômage, les délocalisations, les fusions, les restructurations, la “ flexibilité ” et autres “ nouvelles méthodes ” de management. Résistons dans la rue et sur les lieux de travail !

- Contre un système économique qui met le profit immédiat d’une minorité au-dessus des droits de tou(te)s et de l’avenir même de la planète. 

Contre un système inique et oppresseur !
Ici et ailleurs, bloquons le sommet de Qatar !
Luttons pour un autre monde !

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