Economie & Finance. Fonctionnement
Les marchés financiers - textes parus sur la liste "Attac-talk" depuis quelques mois. (Dernière mise à jour: 05/04/99) | |
LES MARCHES FINANCIERS Les marchés financiers
se composent d’un marché boursier – ou marché de capitaux à long
terme -(les Bourses de chaque pays), d’un marché monétaire et d’un
marché des changes – ou marché des capitaux à court et moyen terme -,
d’un marché des taux d’intérêt, d’un marché des matières premières
et d’un marché des produits dérivés .
A-
LA BOURSE :
QU’EST-CE
QUE LA BOURSE ?
En économie, tout fonctionne selon le principe de l’offre et de la demande ; si je désire une bouteille de vin, je suis demandeur de vin (demande) . Je vais donc me rendre chez un négociant en vin (offre) qui vend des bouteilles de vin. Je vais logiquement chercher l’offre la plus intéressante pour moi ; en effet, je vais chercher le négociant en vin proposant le type de vin que je désire (Bordeaux, Bourgogne, Beaujolais, etc …), ainsi que le meilleur rapport qualité/prix pour ce type de vin (par exemple, un Bordeaux de 1974 à un prix de 10 euros) . Une fois que j’ai trouvé le négociant en vin idéal (l’offre idéale), je vais dénouer la transaction (acheter le Bordeaux désiré et devenir la demande de la transaction) . A la Bourse, c’est pareil : la Bourse est un grand magasin de vin, où on trouve une certaine quantité et une certaine variété de vins de qualités différentes . L’équivalent de tous ces vins à la Bourse sont les actifs financiers . Il existe plusieurs types d’actifs financiers négociés en Bourse, comme il existe plusieurs types de vins au magasin de vin ; on y trouve ainsi les actions (l’action « Renault » représentera ainsi une partie de la valeur de l’entreprise Renault, c’est-à-dire une part de son capital) et les obligations (ce sont des reconnaissances de dette avec intérêts à la clé, c’est-à-dire qu’en échange de l’offre d’une obligation, la demande doit verser une somme d’argent appelée à être remboursée avec intérêts par celui ayant offert cette obligation) . · Pour l’action comme pour le vin, on trouve la Bourse (le magasin de vin), le vendeur - offreur (le négociant en vin) et l’acheteur - demandeur (moi qui achète le Bordeaux) qui forment les deux contreparties de la transaction, ainsi que l’émetteur de l’action (le producteur de vin – le viticulteur- qui est donc à l’origine de la présence des bouteilles chez le vendeur de vin) –par exemple, l’entreprise Renault qui va émettre sur le marché boursier (à la Bourse - magasin de vin) un nombre d’actions Renault, dont la valeur totale équivaut au montant du capital de l’entreprise . ·
L’obligation
est quant à elle similaire à un livret d’épargne : le livret est
l’actif (l’obligation) prouvant que j’ai prêté une certaine somme
d’argent (le prix de l’obligation) à une banque (l’émetteur de
l’obligation à qui j’ai prêté la somme d’argent en échange de
cette obligation – par exemple, l’entreprise Microsoft ayant besoin
d’argent liquide pour ses investissements) . Ainsi, en souscrivant (c’est-à-dire en achetant) une obligation, je vais prêter
(offre) de l’argent à un émetteur (demande), à charge pour celui-ci
de me rembourser cette somme et ses intérêts à une date fixée par le
contrat de cette obligation (actif financier) . Sur
le marché du vin, il existe les petits négociants de village, les négociants
plus importants des villes et les grands étalages de vin dans les
supermarchés (offres de tailles différentes) . Parallèlement, il existe
sur ce marché des demandes de valeurs différentes : chaque
consommateur de vin a un pouvoir d’achat personnel – le salaire que
son emploi génère, etc …- et présente donc un poids financier – une
capitalisation - différent, lui permettant l’achat de bouteilles plus
ou moins chères . A la Bourse, c’est pareil : on va y trouver différents agents économiques de poids financier spécifique, comme le petit boursicotteur (Monsieur Dupont qui a acheté des actions Renault pour une valeur de 10 000 Francs et qui espère voir cette action monter - prendre de la valeur - et ainsi les revendre plus chères qu’il ne les a achetée pour faire un bénéfice), le Fonds Collectif (un gestionnaire de portefeuille gère pour le compte d’une grande banque les actifs de plusieurs personnes lui ayant confié leur éprgne et possède ainsi un capital plus important), le Fonds de Pension (des salariés versent chaque mois à un Fonds un pourcentage de leur salaire et seront remboursés avec bonus au cours de leur pension par ce Fonds, géré par un grande banque et cherchant simultanément à faire des bénéfices pour son propre compte) . Ensuite, si la demande de vin augmente et si le viticulteur (producteur de vin) veut suivre cette demande, il doit augmenter son capital et produire davantage de bouteilles pour les proposer aux magasins de vin (les Bourses des différents pays) . Par conséquent, plus le viticulteur émet de bouteilles sur le marché du vin et plus il doit augmenter son capital pour ses investissements (matériel agricole, salaires supplémentaires pour la main d’œuvre supplémentaire nécessaire à l’augmentation de la production, …) . Pour les actions, c’est pareil : plus l’émetteur d’actions (l’entreprise Renault par exemple) veut augmenter son capital et plus il doit émettre d’actions à la Bourse . En effet, vu qu’une action Renault équivaut à une part de la valeur de l’entreprise Renault (capitalisation), plus l’entreprise Renault émet d’actions Renault à la Bourse et plus l’entreprise Renault augmente son capital . Parallèlement, plus les consommateurs de vin (la demande) augmente et plus les négociants en vin vendent de bouteilles et font de plus-values (et inversement) . A la Bourse, c’est pareil : plus il y a d’acheteurs d’actions Renault (de Bordeaux) à la Bourse (magasins de vin) et plus l’action Renault monte (et inversement) . Enfin, plus le nombre de bouteilles de Bordeaux « Mouton Cadet » produites en 1974 est élevé, moins elles sont rares sur le marché et plus leur prix est bas (suite à la concurrence des prix exercées par le grand nombre de négociants possédant ce Bordeaux – la concurrence de l’offre fait baisser le prix) . Donc, le producteur de vin, s’il sait qu’il existe une grande demande de ce vin, ne va produire qu’un certain nombre de Bordeaux « Mouton Cadet 1974 » qu’il sera certain de vendre (vu qu’il y a une grande demande de ce vin) à un prix plus élevé (vu que l’offre est moins importante que la demande qui se fait concurrence pour acquérir ce vin – la concurrence de la demande fait grimper les prix) . A la Bourse, c’est pareil ; si Renault, face à la forte demande de ses actions sur le marché boursier, continue à en émettre au même rythme, le cours de l’action ne montera que très peu . Par contre, si la demande d’actions Renault est toujours plus élevée (si les agents économiques souscrivent de plus en plus d’actions Renault) et que Renault n’émet pas davantage d’actions, le cours de l’action Renault grimpera fortement (et sa capitalisation par la même occasion) . FONCTIONNEMENT
DE LA BOURSE :
Pour rappel, à la Bourse, on prête ou on emprunte des valeurs à long terme, alors que le marché monétaire et le marché des changes (cfr. plus loin) abrite des valeurs prêtables ou empruntables à court et moyen terme. La Bourse se compose d'un marché au comptant (les transactions sont directement dénouées, c'est-à-dire que les titres financiers - actions, obligations, …- sont immédiatement payés et obtenus par la personne qui les souscrit sur ce marché) et d'un marché à terme (les transactions sont dénouées à terme, c'est-à-dire que les titres financiers sont négociés à un prix qui est fixé le jour de la transaction - donc au comptant -, mais sont par contre payés et livrés à une date ultérieure – je décide ainsi avec mon négociant en vin de réserver une bouteille de « Mouton Cadet 1974 » pour la semaine prochaine au prix d’aujourd’hui, ceci même si le prix de la bouteille a augmenté d’ici à la semaine prochaine : c’est sur ce marché à terme que sont négociés les produits dérivés - futures, forwards, options…-). Sur le marché à terme on trouve le vendeur à terme ou " baissier " (le baissier vend aujourd'hui un titre qu'il espère racheter à terme à un prix inférieur et ainsi faire une plus-value - c’est-à-dire un bénéfice) et l'acheteur à terme ou " haussier " (il achète aujourd'hui un titre qu'il espère revendre à terme à un prix (à un cours) supérieur et ainsi faire une plus-value – comme l’acheteur d’une bouteille de bon Bordeaux espérant la revendre plus tard à un prix supérieur, après l’avoir conservée dans sa cave). En outre, ce marché à terme permet d'acquérir (souscrire) un titre financier sans avoir les capitaux pour l'acheter (il suffit alors d'un dépôt de garantie ou d'une prime pour pouvoir spéculer sur ce titre – sorte d’avance payée au vendeur de vin, preuve de ma solvabilité lui assurant que je vais bien venir acheter mon « Mouton Cadet » la semaine prochaine ; ainsi, même si le prix de la bouteille a augmenté en une semaine, j’achète le « Mouton Cadet » au prix fixé la semaine dernière par le contrat avec le négociant en vin et j’achète donc une bouteille ayant une valeur supérieure au prix que j’ai payé en réalité). Ensuite, un marché (qu’il soit à long ou à court terme) se divise en deux compartiments : le marché primaire (c'est l'ensemble des titres nouvellement émis – c’est le marché concernant le viticulteur plaçant ses bouteilles sur le marché du vin) et le marché secondaire (le marché secondaire est celui dont on parle quotidiennement dans les journaux, c'est l'ensemble des titres émis antérieurement dont la position n'a toujours pas été liquidée, c'est-à-dire que les titres sont toujours confrontés à l’offre et à la demande - les bouteilles sont chez les vendeurs de vin et les consommateurs négocient leur achat -, c'est le marché de l'occasion où des titres dépréciés peuvent être revendus - comme pour la voiture au garagiste -, ce qui permet à certains opérateurs de limiter leurs pertes en revendant un titre ayant baissé fortement – je revends ma voiture à un prix décent pour avoir un certain capital pour en acheter une nouvelle). La richesse d'une entreprise passée à l'économie de marché financier (c'est-à-dire une entreprise ne se finançant plus auprès des Banques pour emprunter mais se finançant directement par l’émission d’actions à la Bourse) se calcule en multipliant le nombre de ses actions émises par le cours de son action (ex. : Renault possède 1000 actions Renault en circulation qui valent chacune 10, la capitalisation de Renault équivaut donc à 10 000). Parallèlement, la capitalisation (la richesse) d'une Bourse se calcule en additionnant les capitalisations de chaque actif financier qu'elle abrite (donc, la capitalisation de la Bourse de Paris équivaut au total des valeurs cotées en son sein au prix auquel ces valeurs y sont cotées). La formation des cours de la Bourse diffère quant à elle, que cette formation se rapporte à une obligation ou à une action : - Pour l'obligation, ce sont les taux d'intérêt qui détermine la formation de son cours ; en effet, lorsque l'obligation émise est revendue sur le marché secondaire (le marché de l'occasion), si les taux d'intérêt se sont élevés, l'obligation se déprécie (vu que le rendement de l'obligation dépend des intérêts reversés), alors que si les taux baissent, l'obligation devient intéressante pour l'entreprise ou l'Etat avide de liquidités à peu de frais (vu qu’elle aura moins d’intérêts à verser à l’échéance de l’obligation) . Donc, comme il est plus intéressant pour ma banque de me payer peu d’intérêts pour l’argent que j’y ai placé sur un livret, il est plus intéressant pour l’émetteur d’une obligation (une entreprise ou un Etat) que les taux d’intérêt soient bas lors de cette émission . - Pour l'action, c'est davantage la confiance que les investisseurs (les spéculateurs, boursicoteurs, actionnaires, …) prête à une entreprise et aux bénéfices que celle-ci semble capable de dégager qui influence son cours. Le cours d'une action va donc dépendre du rapport entre les ordres d'achat et de vente la concernant (plus on en achète, plus elle est demandée, comme pour les bouteilles de « Mouton Cadet 1974 » et le viticulteur). Mais l'ensemble du marché peut augmenter (ex. : démission de Lafontaine en Allemagne) ou baisser (ex. : affaire Lewinski aux USA) pour des raisons psychologiques et donc subjectives. Pareil par effet de mimétisme (exemple : Soros, opérateur influent sur les marchés financiers, agit de telle façon donc cela signifie que quelque chose va se passer dans ce sens et tout le monde le suit, d'où le marché – c’est-à-dire l’ensemble des agents économiques, donc des légumiers et des consommateurs de légumes - évolue comme Soros le voulait pour des raisons psychologiques et donc non-fondées sur l'économie réelle ; on parlera ici d’effet moutonnier) . Enfin,
les taux d'intérêt jouent aussi un rôle pour le cours des actions ; en
effet, si les taux montent (l'argent devient plus cher), les obligations
deviennent plus attrayantes que les actions et ces dernières sont donc
moins achetées et perdent de la valeur ; ainsi, si j’ai le choix
entre acheter ma bouteille de « Mouton Cadet » aujourd’hui
et placer l’argent sur mon livret, je vais regarder s’il est plus intéressant
d’acheter une bouteille à un prix bon marché que de placer mon argent
et toucher des intérêts +ou- élevés . Ceci en plus du fait que les profits des entreprises deviennent moindres en même temps que le pouvoir d'achat des consommateurs, vu qu’un emprunt pour un investissement demandera plus d’intérêts à verser par l’emprunteur. LE
ROLE DE LA BOURSE :
L’émission en Bourse d'actions et d'obligations permet aux entreprises de se financer. Parallèlement au système bancaire, la Bourse constitue un des circuits de financement de l’économie. En effet, avant l’existence de la Bourse, une entreprise devait emprunter auprès des banques pour ses investissements ; elle empruntait 1 million sur 10 ans et devait rembourser cette somme avec intérêts à la clé . Elle traînait donc cet emprunt (ses dettes) sur le long terme et devenaient par là dépendante de cette banque . En outre, elle devait faire preuve de confiance pour recevoir ce prêt (la banque devait s’assurer d’être remboursée de son crédit) . Parallèlement, un Etat devait emprunter auprès des banques pour payer ses investissements (les investissements publics), puis les dettes que ces investissements impliquent (la dette publique), puis les intérêts de cette dette, puis les intérêts des intérêts, et ainsi de suite . D’où une dépendance des Etats envers les banques (pour les mêmes raisons que les entreprises) . Ainsi, alors que les entreprises recherchent des capitaux pour développer des projets d'investissement et que l'Etat doit financer le déficit budgétaire par le recours à l’emprunt, d'autres agents, comme les ménages ou les organismes qui gèrent une épargne collective (banques, assurances, Fonds communs, Fonds de pension, …) sont à la recherche de placements rémunérateurs. La Bourse permet à ces deux types d'intervenants de se rencontrer : ceux qui ont des besoins de financement (c’est-à-dire ceux dont l'investissement est supérieur à l'épargne - solde négatif - comme les entreprises et les Etats) trouvent des capitaux directement auprès de ceux qui ont des capacités de financement (c’est-à-dire ceux dont l'investissement est inférieur à l'épargne - solde positif - comme les Fonds de pension, les boursicotteurs, etc …). La présence de la bourse permet ainsi le passage d'une économie d'endettement (le financement est indirect, car les agents ne se rencontrent pas directement sur le marché mais passent par un intermédiaire - la banque - qui collecte les fonds des prêteurs et octroie sur cette base des crédits aux emprunteurs) à une économie de marché financier (les entreprises assurent leur financement par appel direct au marché - émission d'actions ou d'obligations - et l'endettement auprès des banques ne joue plus qu'un rôle marginal). L'introduction en Bourse d'une entreprise est l'occasion d’améliorer sa notoriété (une entrée en bourse est souvent accompagnée de tout le tralala médiatique habituel), de réaliser des plus-values latentes (en élargissant le cercle des actionnaires et ainsi faire appel au marché pour financer le développement de l'entreprise, comme le producteur de vin émettant ses bouteilles sur le marché du vin pour payer ses ouvriers, acheter du matériel agricole, etc…) et d'améliorer ainsi sa structure financière (gage d’indépendance à long terme, car la société cotée en bourse a la possibilité d'effectuer des augmentations importantes de capital, en proposant toujours de manière préférentielle à ses actionnaires la souscription à ces augmentations, à charge pour ces derniers de vendre leur droit de souscription s'ils ne désirent pas suivre l'augmentation de capital). Ainsi, la société cotée en Bourse agit comme un viticulteur possédant plusieurs négociants en vin principaux ; si le viticulteur doit s’acheter du nouveau matériel pour ses vignes, il va vendre plus de bouteilles en les proposant de manière préférentielle à ses négociants-fétiches, susceptibles de pouvoir les lui acheter (car ils possèdent une clientèle fidèle et sont certains de les vendre, par exemple) . La conséquence de cette économie de marché financier est que l'obtention de fonds propres permet de réduire la vulnérabilité de l'entreprise envers les banques, par l’allégement de la charge des intérêts (d'où le fait qu'aujourd’hui, les crédits fournis par les banques ne représentent plus que 20% des sources de financement des entreprises industrielles, 80% venant directement des marchés de capitaux). Une autre conséquence est le fait que les entreprises cotées sont contraintes de publier périodiquement leurs résultats et sont donc soumises à l'examen critique des analystes financiers ; d'où le problème du pouvoir croissant des très puissants Fonds de Pension anglo-saxons, imposant un ratio de bénéfices de 12 à 15% aux entreprises desquelles ils sont actionnaires principaux, ce qui oblige celles-ci à licencier massivement pour dégager des capitaux rapidement (et répondre ainsi à ce ratio, sans quoi les actionnaires vont voir ailleurs si les rémunérations sont plus abondantes et l’action de l’entreprise – et donc sa capitalisation - chute). Une "mauvaise" gestion provoque ainsi la chute des cours, vu que les investisseurs-actionnaires s'efforcent d’évaluer l’état de santé et les perspectives de croissance des entreprises (c’est-à-dire les bénéfices et les dividendes potentiels de l’entreprise), afin d'orienter leurs ordres d'achat et de vente . Ainsi et logiquement, une entreprise ne vendra ses actions que si elle est capable de dégager des bénéfices importants, synonyme de dividendes pour des actionnaires toujours plus gourmands . Ainsi, si l’économie de marché financier permet une indépendance financière aux entreprises, elle implique simultanément une dépendance à un contrôle extérieur (surtout s'il existe un ou plusieurs actionnaires de taille importante tels les Fonds de Pension, car si un actionnaire possède une majorité des actions émises par une entreprise, il est propriétaire-majoritaire de cette entreprise), d'où le fait que plusieurs patrons de grandes firmes ont été subitement remplacés à la suite de « mauvais » résultats (Kodak, IBM, General Motors , etc. ...) ; c'est ce qu'on appelle le Corporate Governance (le gouvernement d'entreprise) , véritable révolution dans l'histoire du capitalisme (principes de gestion bouleversés), dont l’efficacité dépend du degré de concentration de l'actionnariat (moins il est dispersé , plus le contrôle est facile et efficace , comme c'est le cas avec les Fonds de Pension , financés par les salaires des travailleurs , mais imposant une gestion – des bénéfices de 12 à 15% - impliquant des licenciements massifs). C’est comme si un viticulteur n’avait que trois gros négociants-fétiches pour écouler son stock de bouteilles ; il est évident que dans ce cas, les trois négociants pourront décider des modalités des bouteilles produites, sans quoi ils ne les achèteront pas et le viticulteur ne pourra s’acheter le nouveau matériel dont il a besoin pour ses vignes . Il ne faut cependant pas croire que ce phénomène de Corporate Governance n'est dû qu'aux uniques Fonds de Pension ; le Corporate Governance dépend de la concentration de l'actionnariat, donc de la faculté des actionnaires à souscrire suffisamment d'actions que pour prendre un pourcentage de propriété sur cette entreprise suffisant à sa prise de contrôle. Donc si un actionnaire possède une majorité des actions de l'entreprise X, il pourra faire du Corporate Governance, qu'il soit un Fonds de Pension ou non. Exemple concret : Philippe Bodson, PDG de Tractebel en Belgique, est liquidé par l'actionnaire principal (Suez-Lyonnaise des Eaux) et est remplacé par un autre, sans que personne n'ait rien à dire (ceci même si l'entreprise est en bénéfices) . Donc, si l'actionnaire principal, FDP (Fonds de Pension) ou autre, décide quoi que ce soit , le PDG suit et l'Etat aussi, personne n'a rien à dire. Il est également important de comprendre qu’un gestionnaire de Fonds n’a pas le sentiment de nuire à l’entreprise ou à la société en général . Au contraire, il s’applique à suivre le changement pour que son investissement (l’entreprise) reste en bénéfices (et lui assure ainsi les dividendes nécessaires pour son Fonds) : il la dégraisse pour lui permettre une compétitivité suffisante face à la concurrence mondiale et ainsi la faire revenir à la vie, à la suffisance d’oxygène (c’est-à-dire à des bénéfices supérieurs à 12%) . Les dividendes, c'est d'abord pour payer les pensions des salariés-cotisants . C'est ensuite pour faire des bénéfices personnels . Les conséquences sociales, ce n'est pas le rôle d’un gestionnaire de Fonds . Il est donc inutile de « diaboliser » celui qui fait son boulot . Il faut par contre remettre en question les législations et le laisser-fairisme politique ayant permis de tels débordements socialement autodestructeurs . Car on arrive en effet à une situation où ce sont les Fonds de Pension, existant grâce aux cotisations de salariés, qui imposent aux entreprises n’arrivant pas à un bénéfice de 12% le licenciement d’une part de leurs salariés (sorte de mécanisme par lequel le salarié finance son futur licenciement éventuel) . En outre, il n’est de secret pour personne que les Fonds de pension privés existent pour pallier l’incertitude du système de pension par répartition (et sont donc devenus légitimes suite à la démission des Etats dans ce domaine), système déstabilisé par le nombre toujours décroissant de cotisants, c’est-à-dire de salariés (d’ailleurs, tous les rapports montrant la difficulté de survie à terme du système par répartition se basent sur des taux de chômage de +ou- 11%, soit le taux actuel – ce qui nous porte à penser que le monde politique ne croit pas à ses propres recettes pour l’emploi) . Or, ces Fonds de Pension, en ordonnant des licenciements massifs, accroissent le chômage et déstabilisent toujours plus le système par répartition, ceci sans que personne ne propose rien d’efficace au sein du monde politique . RECENSEMENT
DES ACTIFS FINANCIERS :
Commençons par les produits collectifs qui diffèrent sensiblement de pays à pays, mais qui fonctionnent selon un principe similaire (nous prendrons ici le cas français) : les SICAV et les Fonds Communs de Placement (pour information, ce sont les Mutual Funds qui jouent ce rôle aux USA) . Ces produits collectifs proviennent d’épargnants confiant leur épargne à des organismes gérés par une banque, une société de bourse ou une société d'assurance. Ces organismes placent cette épargne dans un portefeuille diversifié de valeurs mobilières (actions et obligations, négociables sur le marché boursier ou marché des capitaux à long terme) ou de titres du marché monétaire (ou marché de capitaux à court et moyen terme – cfr. plus loin). Les épargnants voient ainsi leur épargne gérée par des spécialistes du placement, courant un risque limité du fait de la diversification des placements. Ainsi, un organisme de gestion d’épargne collective, grâce au fait qu’il possède un capital important (vu qu’il collecte les épargnes de différents agents économiques), va pouvoir placer une partie de cette épargne à droite, une au centre et une troisième à gauche : dans un tel cas de figure, cet organisme pourra se permettre de perdre à droite et de ne pas gagner grand chose au centre : tant qu’il gagne davantage à gauche qu’il n’a perdu à droite, il sera bénéficiaire au total . C’est en ce sens que les Fonds de gestion d’épargne collective peuvent se permettre certains risques calculés sur les marchés financiers, en spéculant à plusieurs endroits selon une stratégie globale d’investissements sur les différents marchés. Ces Fonds effectuent donc des placements internationaux, pour pouvoir profiter des avantages potentiels de l’ensemble des marchés mondiaux. Il existe 2 types de Fonds communs de placement : l'ouvert (open end), qui émet des certificats représentatifs au fur et à mesure de la demande, et le fermé (close end), qui fixe un capital nominal de départ et n'en varie plus. En outre, une seconde distinction est à faire dans la manière qu'ont les Fonds de rétribuer le porteur, soit par coupon périodique (le Fonds verse chaque année les intérêts du placement à ses clients, même si ce placement s’effectue sur trois ans ou plus), soit par capitalisation (si le porteur a souscrit un Bon sur 5 ans, par exemple, les intérêts annuels sont ajoutés au capital et ne sont versés qu’à l’échéance de 5 ans). Rappelons pour terminer que les produits collectifs sont placés aussi bien en Bourse (marché de capitaux à long terme) que sur les autres marchés (le marché monétaire à court terme par exemple que nous verrons plus tard) . Ensuite, à la Bourse (marché de capitaux à long terme) sont négociées des valeurs mobilières : les actions et les obligations. 1. Une action est un titre de propriété qui correspond à une fraction du capital d'une entreprise. L'action est donc une valeur variable, vu qu'elle dépend des bénéfices réalisés par l'entreprise. Les actions sont émises par l'entreprise, à différents moments possibles comme lors de son entrée en Bourse, lors d'une augmentation de capital ou encore lors de la conversion de bons de souscription, par exemple (voir plus loin) . Une action « Renault » correspond donc à une part du capital de l’entreprise « Renault » et a été émise par elle ; cette action prendra de la valeur ou en perdra à la Bourse, selon que les intervenants sur la marché boursier l’achèteront ou la vendront . Il existe plusieurs
types d'actions qui déterminent le rôle de l'actionnaire dans la vie
de l'entreprise émettrice : L'action classique (droits identiques de vote et de bénéfices aux détenteurs), l'action à droit de vote privilégié (droit de vote double à un détenteur de plusieurs années ; par exemple : 2 ans de détention des mêmes actions d'une même entreprise permettent un vote double au sein de cette entreprise), l'action à bon de souscription (le détenteur peut souscrire une action ultérieurement à un prix convenu à l'avance en utilisant le bon -NB : Souscrire une action = acquérir une action) ou encore l'action à dividende prioritaire (pas de droit de vote mais dividendes versés en priorité à certains actionnaires importants de l’entreprise). L'actionnaire a le droit de voter (son droit de vote est proportionnel au nombre de titres qu'il possède) pour des décisions portant sur les dividendes, les comptes ou encore la révocation ou la nomination du PDG. Il a également le droit d'intervenir lors des assemblées générales. Il a enfin le devoir de supporter les éventuelles pertes de la société ou de répondre aux appels de fonds (verser le capital auquel correspond ses actions lorsque la société le demande). 2. Une obligation est un titre de créance qui correspond à une fraction d'un emprunt à long terme émis par une entreprise ou un Etat. L'obligation est une valeur remboursable à l’échéance et rapporte un intérêt fixe ou variable à celui qui l’achète (l'inflation peut ainsi diminuer la valeur de l'obligation, d'où l’intérêt d'une inflation faible et stable pour les détenteurs d'obligations, ou au moins de taux d’intérêt supérieurs au taux d'inflation pour assurer un bénéfice – N.B. : l’inflation est la diminution de la valeur de la monnaie et donc du pouvoir d’achat des gens possédant cette monnaie). Donc, au lieu d’emprunter des capitaux à la banque et de payer des intérêts à cette banque, un Etat (ou une entreprise) va émettre une obligation, c’est-à-dire un appel à un intervenant du marché boursier pour que celui-ci, par l’acquisition de cette obligation, lui verse un certain capital pour un certain temps, en échange de quoi l’Etat ou l’entreprise s’engage à lui rembourser cette somme et à payer à terme des intérêts (fixes ou variables) . L'obligation est souvent considérée comme un titre moins risqué que l'action, vu que le détenteur est presque certain de retrouver son capital à l’échéance (avec intérêts en prime), à moins d'une faillite de l’émetteur (la solidité de ces émetteurs, c’est-à-dire la capacité qu’ils ont à rembourser avec intérêts leurs obligations, est appréciée de AAA à D par des agences spécialisées). Il existe également plusieurs types d'obligations : l'obligation classique (taux d’intérêt fixe et le capital est obligatoirement remboursé à l’échéance), l'obligation à taux variable (taux modifié périodiquement selon un indicateur de taux d’intérêt, comme le taux mensuel du marché monétaire ou le taux du marché obligataire – cfr. plus loin), l'obligation avec bon de souscription ou warrant (bon permettant à terme l’acquisition d’un titre déjà émis à un prix fixé à l’avance – notons pour information qu’un warrant peut aussi être émis individuellement) ou encore l'obligation convertible (proposant un taux d’intérêt inférieur mais pouvant en compensation être échangées contre des actions ou des obligations du même émetteur). Enfin, il existe aussi des emprunts d’état (à taux fixes ou variables), destinés le plus souvent pour l’Etat à recueillir une épargne massive (ex. : en 1993, l'emprunt Balladur - ce type d'emprunt porte souvent le nom du ministre l'ayant émis). L’Etat émet ainsi une obligation et peut ainsi recueillir en échange de l’argent liquide (somme qu’il devra rembourser avec intérêts) . Il existe aussi des emprunts d’état indexés, c’est-à-dire liés à l'inflation, au cours de l'or ou au cours d'une monnaie (comme l'emprunt Barre en France, qui est lié au cours de l'ECU). QU’EST-CE
QU’UN FONDS ?
Un
Fonds est une société comportant quelques dizaines d’opérateurs
rassemblés dans un bureau et spéculant sur l’ensemble des marchés
financiers à partir des informations qu’ils reçoivent . Ces
informations sont appelées « fondamentaux » ; ces
fondamentaux se composent d’informations économiques (taux
d’inflation, déficit budgétaire, balance commerciale, dette publique,
… d’un pays), politiques (politique économique, mais aussi
composition d’un gouvernement – La Fontaine démissionne de son poste
de Ministre des finances allemand et la Bourse allemande grimpe - , la
transparence des institutions, la stabilité d’un gouvernement –
Clinton risque la destitution et la Bourse américaine chute -, …) et
psychologiques (plusieurs opérateurs importants spéculent dans un sens
et les autres opérateurs y voient un signe de montée de variation des
cours dans ce sens : c’est ce qu’on appelle l’effet moutonnier)
. Il existe trois grands types de Fonds qui gèrent des Portefeuilles d’actifs financiers (c’est-à-dire un ensemble d’actions, d’obligations et de titres monétaires sur différents marchés) : 1. les Fonds de Pension : ces Fonds collectent une part du salaire mensuel des travailleurs et spéculent sur les marchés financiers pour faire fructifier ce capital collecté . Le but de ces Fonds est double : primo, assurer aux salariés qui cotisent une retraite à la fin de leur carrière, le montant de la retraite versée étant déterminées par contrat entre le Fonds et le salarié ; secundo, dégager des bénéfices supplémentaires pour leur propre compte. 2. les Fonds Communs de Placement (ou Fonds de Gestion Collective) : ce sont les SICAV et autres Mutual Funds ; ces Fonds proviennent d’épargnants confiant leur épargne à ces organismes gérés par une banque, une société de bourse ou une société d'assurance. Ces organismes placent cette épargne dans un portefeuille diversifié de valeurs mobilières (actions et obligations) ou de titres du marché monétaire (Bons de Trésor, …) . Les épargnants voient ainsi leur épargne gérée par des spécialistes du placement, courant un risque limité du fait de la diversification des placements. Ces Fonds, gérés par ce que l’on appelle les investisseurs institutionnels, spéculent pour assurer une épargne déterminée à ses clients et pour dégager des bénéfices supplémentaires pour leur propre compte . 3. les Hedge Funds (Fonds spéculatifs ou de performance) : ces Fonds sont des organismes privés qui gèrent des sommes empruntées en diversifiant les risques . Leur but unique est le profit financier . Le Quantum Funds de Soros est le plus connu d’entre eux . La structure de rémunération de ces Fonds pose problème, car les gérants investissent aussi une part de leur argent dans leurs investissements . Or, ils bénéficient toujours avec plaisir d’une part des profits, mais rechignent à assumer les pertes . Il en résulte une accumulation de pertes qui les pousse à accroître les risques de leurs positions spéculatives pour rattraper leurs pertes plutôt que de les accepter . Il en résulte des « quitte ou double » successifs qui, s’ils échouent, peuvent mener à des pertes importantes (ils sont dans l’incapacité financière de verser l’appel de marge que la chambre de compensation leur réclame – cfr. Le marché des produits dérivés) . Or, les Hedge Funds sont financées par de l’argent emprunté . Donc, en cas de banqueroute, c’est le risque de faillites en chaîne (cfr. les déboires du LTCM) . L’influence de ces Fonds sur les marchés financiers est un sujet fort discuté . Mais la réponse est en réalité nuancée : il est faux de dire qu’un Fonds peut à lui seul mener à un krach boursier ; en effet, le Quantum Funds, qui représente 15% de l’industrie des Hedge Funds, est très actif sur le marché des changes (le marché des devises) en engageant une moyenne quotidienne de 500 millions de dollars, ce qui peut paraître énorme, mais ne dépasse pas 0,25% du volume de transaction quotidienne totale sur le marché des changes . Par contre, l’effet moutonnier (cfr. les fondamentaux psychologiques, provenant notamment du fait qu’on mesure les performances d’un investisseur institutionnel par rapport à ses pairs et pas dans l’absolu), dans les risques pris par les Fonds (et donc les mouvements de capitaux – les ordres d’achat et de vente d’actifs sur les marchés mondiaux) peuvent entraîner des mouvements de capitaux susceptibles de mener à un Krach . QU’EST-CE
QU’UN INDICE BOURSIER ?
L’indice boursier d’une Bourse est l’indicateur qui représente l’évolution du cours d’une sélection d’actions représentative de cette Bourse . En clair, chaque Bourse va posséder son indicateur (son indice boursier) comportant les actions d’un certain nombre d’entreprises majeures cotées au sein de cette Bourse : en Belgique, c’est le BEL 20 (comportant les actions de 20 entreprises majeures), en France, c’est le CAC 40 (comportant les actions de 40 entreprises représentatives), aux USA, c’est le Dow Jones, au Japon l’indice Nikkei 225, au Royaume-Uni le Financial Times Index, en Indonésie le Straits Times Index , en Allemagne l’indice Dax, etc, … On peut ajouter pour information qu’il existe à côté de ces indices traditionnels des indices plus larges, c’est-à-dire comportant un nombre plus important d’actions représentatives ; on trouve ainsi en France l’indice SBF 120 (120 titres dont les 40 du CAC 40) et l’indice SBF 250 (comportant les 120 du SBF 120) . Ces indices sont donc le baromètre de la Bourse dans laquelle ils sont négociés, ils donnent la tendance du marché des actions de cette Bourse . Par conséquent, lorsqu’un Fonds étranger décide d’investir dans une Bourse donnée (la Bourse de Paris, par exemple), il va en réalité souscrire un contrat par lequel il va posséder l’ensemble de l’indice CAC 40 ; grâce à ce contrat, il ne devra pas étudier une à une les 40 valeurs contenues dans le CAC 40, mais pourra les négocier globalement en ne se souciant que de la valeur de l’indice . Or, la valorisation boursière d’une entreprise est pour elle un facteur primordial . En effet, le PDG va chercher à susciter l’anticipation du marché boursier pour assurer une valorisation boursière constamment en hausse, ceci pour éviter une OPA ou une OPE (cfr. plus loin) hostile d’un prédateur, pour rassurer les actionnaires ou encore pour susciter la souscription de nouvelles actions par ces actionnaires, lors d’une nécessaire augmentation de capital . La valorisation (ou capitalisation) boursière d’une entreprise prend donc la forme d’un indice de confiance du marché vis-à-vis de l’entreprise, ce qui pour elle est primordial, vu que c’est sur ce marché qu’elle se finance (qu’elle établit son capital ; c’est l’économie de marché financier) . Or, la valorisation d’une entreprise se fait rarement à contre-courant de celle de l’indice de la Bourse dans laquelle elle est cotée . En
outre, un investisseur étranger va sonder l’état de santé des différentes
Bourses, en analysant la tenue des différents indices, avant de décider
de son investissement ; le placement de capitaux, nécessaires à
l’investissement et au développement économique d’un pays, seront
donc déterminés en partie par la tenue de l’indice boursier de ce pays
. C’est donc la santé micro-économique (la valorisation boursière de chaque
entreprise) et la santé macro-économique
(le développement économique d’un pays) d’un pays qui est en rapport
avec la santé de l’indice boursier de ce pays . STRATEGIES
DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES :
1.
Emission
d’actions Pour comprendre les stratégies des entreprises en rapport à leur financement à la Bourse par émission d’actions, il faut intégrer plusieurs notions s’entremêlant pour former ces stratégies : ·
Capital :
le capital d’une entreprise à la Bourse se calcule par le nombre de
nouvelles actions émises par l’entreprise sur le marché primaire,
multiplié par le nombre de souscriptions au prix fixe déterminé par
l’entreprise lors de l’émission de ces nouvelles actions . C’est
donc son capital de départ qui va lui permettre de négocier ses affaires
commerciales . ·
Capitalisation
ou valorisation boursière : la capitalisation boursière
augmentera lors d’une hausse de la cote et diminuera inversement avec
une baisse de cette même cote après que les nouvelles actions aient été
émises . La cote varie quant à elle selon que la demande de l’action
sur le marché secondaire est en hausse ou en baisse . La valorisation
boursière d’une entreprise équivaut à l’ensemble des avoirs de
cette entreprise. Plus cette valorisation sera élevée et moins
l’entreprise sera menacée par une OPA hostile . ·
Bénéfices :
les bénéfices d’une entreprise se calculent par la soustraction entre
les entrées et les sorties . Des bénéfices constants d’une entreprise
seront anticipés par la Bourse, c’est-à-dire que des intervenants à
la Bourse seront attirés par le potentiel de croissance de cette
entreprise et achèteront des actions de cette entreprise en espérant une
plus-value, par la hausse de la valorisation boursière impliquée par
l’anticipation du marché vis-à-vis des bénéfices de cette entreprise
. ·
Dividendes :
le dividende est la part du bénéfice d'un
exercice distribuée aux actionnaires ;
les dividendes sont versés par l’entreprise selon le droit que possède
l’actionnaire de recevoir une partie des bénéfices réalisés par
l’entreprise . ·
CA :
le Chiffre d’Affaires d’une entreprise équivaut à l’ensemble de
ses ventes, de ses affaires commerciales ; celui-ci augmentera
souvent avec la capitalisation boursière selon la stratégie commerciale
adoptée par la direction de l’entreprise . ·
Plus-value
boursière : c’est lorsque
l’entreprise X voit la cote de son action boursière grimper (de 100 à
110, par exemple) . Cette plus-value permet un bénéfice à la personne
ou au Fonds ayant souscrit cette action X à un prix inférieur auquel il
la revend . ·
Marché
primaire :
c’est le marché des actions fraîchement émises, que l’entreprise
vient d’imprimer et émet à un prix fixe . C’est ce marché qui détermine
le capital d’une entreprise se finançant sur les marchés financiers . ·
Marché
secondaire :
c’est le marché de l’offre et de la demande des actions une fois
qu’elles ont été émises et souscrites, c’est le marché des
« actions d’occasion » que les commentateurs évoquent
quotidiennement dans les médias . C’est ce marché qui détermine la
valorisation boursière d’une entreprise, selon que la cote augmentera
ou non . ·
OPA
(Offre Publique d’Achat) : une OPA est une offre lancée par un
investisseur souhaitant prendre le contrôle d’une entreprise ; il
va pour ce faire lancer une offre d’achat des actions de l’entreprise
visée à un prix fixe à tous les porteurs d’actions de cette
entreprise . On trouve des OPA « hostiles », où
l’investisseur devient propriétaire de l’entreprise pour en accroître
la rentabilité, avant de la revendre par morceaux à un meilleur prix ;
on trouve aussi des OPA « amicales », visant soit la fusion
entre deux entreprises de même secteur espérant un gain de parts de
marché dans ce secteur, soit l’acquisition d’une entreprise complémentaire
par une autre plus importante (par exemple, un fournisseur lance une OPA
« amicale » aux actionnaires d’un distributeur) . Plus une
entreprise a une capitalisation boursière élevée et plus il sera
difficile de l’acheter par OPA, vu que le prix de chaque action sera
d’autant plus élevé . ·
OPE
(Offre Publique d’Echange) : à la différence de l’OPA, l’OPE
implique que l’investisseur qui la lance ne propose plus d’acheter les
actions aux actionnaires de l’entreprise visée ; en effet, avec
l’OPE, l’investisseur qui la lance propose aux actionnaires d’échanger
les actions de l’entreprise visée contre des actions de sa propre
entreprise . En
clair, une entreprise va se financer sur le marché boursier en émettant
des actions toutes nouvelles . A grand coup de publicité, elle va tenter
d’attirer des investisseurs désireux de devenir ses actionnaires ;
c’est l’argent que ces investisseurs-actionnaires vont déposer en échange
du nombre d’actions qu’ils auront souscrites (par exemple, 100
actionnaires achètent au total 1000 actions à 10 euros) qui formera le capital
de l’entreprise (ici, le capital de l’entreprise vaudra donc 100
souscriptions*1000 actions*10 euros=1 000 000 euros) . Les actionnaires de l’entreprise seront soit des spéculateurs, désireux de faire une plus-value à court terme sur le marché secondaire (ils vont attendre que l’action qu’ils ont acheté à 10 euros grimpent à 15 euros pour faire une plus-value de 5 euros par action souscrite, par exemple), soit des actionnaires à plus long terme, désireux de toucher des dividendes régulièrement : ces dividendes sont une part des bénéfices de l’entreprise que celle-ci reverse à ses actionnaires-propriétaires . Donc, plus les bénéfices seront élevés et plus les dividendes seront importants . D’où l’intérêt des actionnaires d’imposer un ratio de bénéfice important et régulier, assurant des dividendes importants et réguliers (d’où le problème du Corporate Governance et des Fonds de Pension imposant un ratio de bénéfice de 12 à 15% aux entreprises desquelles ils sont actionnaires) . La stratégie du PDG va donc prendre en compte de multiples facteurs pour la gestion de son entreprise et va devoir prendre en compte les contraintes imposées par son actionnariat en la matière; ainsi, les analystes financiers des actionnaires (des Fonds, …) vont analyser régulièrement la santé de l’entreprise, c’est-à-dire ses capacités de bénéfice et donc de versement de dividendes . Pour ce faire, les analystes vont analyser le CA (chiffre d’affaires) de l’entreprise par rapport au capital engagé au départ, aux heures de travail nécessaires, à la main-d’œuvre engagée, etc … Parallèlement, le PDG va chercher à susciter l’anticipation du marché boursier pour assurer une valorisation boursière constamment en hausse, ceci pour éviter une OPA ou une OPE hostile d’un prédateur, pour rassurer les actionnaires ou encore pour susciter la souscription de nouvelles actions par ces actionnaires lors d’une nécessaire augmentation de capital . La valorisation (ou capitalisation) boursière d’une entreprise prend donc la forme d’un indice de confiance du marché vis-à-vis de l’entreprise, ce qui pour elle est primordial, vu que c’est sur ce marché qu’elle se finance (qu’elle établit son capital ; c’est l’économie de marché financier) . Cette valorisation boursière est déterminée par l’offre et la demande de l’action de l’entreprise sur le marché secondaire de la Bourse (l’entreprise émet une nouvelle action sur le marché primaire, puis cette action est ensuite négociée sur le marché secondaire, le marché de l’occasion dont tout le monde parle dans les médias et au sein duquel sévissent les spéculateurs) . On l’a vu, cette offre et cette demande de l’action déterminant son cours (la capitalisation boursière) dépend des perspectives de ladite entreprise : part de marché, CA, dividendes, stratégie, licenciements, délocalisations , etc... C'est la Bourse qui interprétera toutes ces données et les traduira dans le cours et les analystes financiers des actionnaires tenteront de leur côté d’évaluer les interprétations futures de la Bourse . Cette interprétation doit aboutir, en fin de compte, à une augmentation de l'actif de l'entreprise (donc pas exclusivement son "capital", mais l'ensemble de ses "avoirs", c’est-à-dire sa valorisation boursière) . Cette augmentation boursière ne conduira pas nécessairement à une augmentation similaire ou proportionnelle du dividende, mais bien de la valorisation de cet avoir . Or, cette valorisation va en réalité quasiment toujours de pair avec l'évolution du CA (plus le CA est élevé, plus l'investisseur peut espérer que l'entreprise fera des bénéfices, mais n'allons pas confondre CA et bénéfice - un CA élevé peut s'accompagner de pertes). Donc il existe une corrélation étroite entre évolution du CA et de la Bourse, sans que cette corrélation soit automatique et certaine . Cette corrélation diffère d’ailleurs d'une entreprise à l'autre, même d'un secteur à l'autre, et même d'un pays à l'autre (elle sera, par exemple, plus importante dans les pays où une partie du salaire est payée sous forme de stock options, vu que dans ce cas, le salaire d’un cadre est en partie déterminé par la valorisation boursière). La relation bénéfices-cours de l'action est encore bien plus subtile. En toute logique, hausse des bénéfices va de pair avec hausse du cours. Mais ce lien n’existe que par le fait que la Bourse l’anticipe . Donc, si la société annonce une nouvelle percée dans un marché, un nouveau produit, des nouveaux investissements, les investisseurs boursiers anticiperont en Bourse une hausse du CA avec, probablement (mais pas automatiquement), une hausse des bénéfices, donc des dividendes, donc le cours grimpera, car les investisseurs boursiers (demande) seront attirés par ces perspectives de plus-values . Si la hausse des profits n'est pas au rendez-vous ou est moindre que ce qui avait été prévu, les cours chutent . Mais même des opérations qui n'ont aucune influence sur le CA, comme une réduction des coûts administratifs qui influencent directement les bénéfices par exemple, agissent également sur l'évolution du cours. Sans oublier toutes ces opérations de fusions-acquisitions entre entreprises qui, normalement, doivent dégager des plus-values comptables, donc des bénéfices ponctuels. Par conséquent, il n'y a pas de relation directe (linéaire) entre les bénéfices et le cours de l'action . En revanche, la stratégie d'une entreprise, lorsqu’elle se finance par le biais de la Bourse, dépend de l'évolution de sa capitalisation boursière. Donc, on ne peut nier le lien intime existant entre bénéfices et cours de l'action (même s’il est indirect et sous-jacent), car si les bénéfices d'une entreprise sont constants et élevés, les investisseurs en Bourse le remarqueront et souscriront des actions de cette entreprise en croissance, ce qui va avoir comme effet de faire grimper la cote boursière de l'entreprise et donc sa capitalisation . En résumé, la valorisation (ou capitalisation boursière) d’une entreprise équivaut à la somme des actions émises sur le marché primaire par cette entreprise, souscrites par des actionnaires (boursicotteurs, spéculateurs, …) et évaluées au dernier cours disponible à la Bourse. La capitalisation boursière d’une entreprise est ainsi l’indice de confiance de l’entreprise qui augmente et diminue selon l’offre et la demande de ses actions en Bourse . Elle ne représente donc pas la "valeur réelle" de l'entreprise puisqu'elle dépend pour l'essentiel des cours de la bourse. Ce cours dépendant de la demande et de l'offre sur le marché secondaire, il convient de rechercher l'ensemble des facteurs qui sont pris en compte par un investisseur pour décider d'acheter une action (ou à l'inverse pour s'en débarrasser) . Le facteur pris en compte par l'investisseur est avant tout le rendement escompté par cette action, c'est-à-dire les dividendes qu'il peut espérer recevoir et la plus-value qu'il pourra peut-être réaliser (il revendra l'action à un prix plus élevé que le prix d'achat) . Parallèlement, les dividendes qu'il peut espérer recevoir dépendent:
· des bénéfices réalisés par la société (la différence entre les produits réalisés et les charges supportées). Les produits étant constitués par le chiffre d'affaires (CA), mais aussi par des produits financiers (dividendes versés par les sociétés dont l'entreprise détient des actions, intérêts reçus, gains sur des opérations de change....) et par des produits exceptionnels (non reliés directement à l'exploitation, tels que revente d'un actif -immeuble, machine...- à un prix supérieur à sa valeur comptable nette -valeur d'origine). Les charges sont constituées par tous les achats de biens et services effectués à l'extérieur (marchandises, matière première, location des "services" d'un travailleur intérimaire à une entreprise de travail temporaire, location de voitures, et divers services : conseils d'un expert comptable, d'un cabinet d'audit, etc...) et bien entendu par la rémunération du travail. S'y ajoutent (comme pour les produits) des charges financières (paiement d'intérêts, pertes de change) et des charges exceptionnelles (ex : créances irrécouvrables). ·
de la
politique de distribution de dividendes de la société
. En effet, la société peut choisir de ne distribuer qu'une partie des bénéfices
réalisés à ses actionnaires et conserver l'autre en la mettant en réserve
(ce qui constitue un moyen de s'autofinancer, c’est-à-dire d’utiliser
ses propres bénéfices pour établir son CA, ce qui élimine toute dépendance
de l’entreprise en matière de financement) . Le
capital qu’elle possède est celui qu'elle a
acquis lors des souscriptions de ses actions, donc probablement à un prix
totalement différent du cours actuel des actions .
Donc, par exemple, l’entreprise Microsoft émet des actions à 10
dollars /pièce, elle en vend 100, elle possède donc un capital de
1000 dollars . Si MS fait 1000 dollars de bénéfice
et décide d'en distribuer 800 à ses actionnaires, comme il y avait 100
actions émises, chaque action donnera un dividende de 8, quel que soit le
cours de l'action. Mais le capital restera à 1000 dollars tant que de nouvelles actions ne
seront pas émises. Notons
en outre que 100 actions à 2000 valent plus que 120 actions à 1000 ;
la stratégie de l’entreprise va donc surtout consister à susciter
une hausse de sa cote boursière (de sa valorisation boursière),
synonyme par ricochet de hausse de ses avoirs boursiers, vu que la demande
de ses actions sera déterminée par la faculté
potentielle de plus-values . Parallèlement , si 100 actions à 2000 valent mieux que 120 à 1000, 200 à 1000 sont bien mieux perçues que 100 à 2000, vu que le potentiel de hausse est plus important pour un prix de souscription de 1000 et que la hausse potentielle sera multipliée par 200 au lieu de 100 . Et encore mieux serait 2000 à 100 ou 4000 à 50 ! Donc, pour attirer plus facilement du capital via la Bourse, l’entreprise dont le cours de l’action grimpe constamment, s'emploiera à diviser ses actions régulièrement, pour favoriser leur hausse par simple effet psychologique. Ces opérations appelées "splits" surviennent continuellement sur les places financières modernes. 2.
Emission
d’obligations Si
une entreprise peut se financer par l’émission d’actions, elle peut
aussi préférer émettre une obligation ; pour rappel, dans ce cas, elle émet un titre,
qu’on lui achète en échange d’une somme d’argent, et elle
s’engage à rembourser cette somme à l’échéance avec intérêts en
prime. Il existe aussi la possibilité d’émettre une obligation convertible ; une telle obligation est un emprunt au coût inférieur à celui d’une obligation classique (il y a moins d’intérêts à payer à l’échéance). Cette différence de coût provient de la présence d’une option de conversion liée à ce type d’obligation ; cette option permet ainsi à celui qui achète l’obligation de la convertir en actions du même émetteur, ceci à un prix de conversion fixé au moment de l’émission de l’obligation convertible (donc, le prix auquel le porteur de l’obligation pourra acquérir les actions, au cas où il décide de convertir son obligation, est fixé à l’avance). Aussi, au lieu de devoir rembourser avec intérêts à la clé, l’entreprise devra, au cas où le porteur décide d’utiliser son option, livrer une certaine quantité de ses actions (ou de ses obligations, cela dépend de la teneur du contrat). Il existe aussi l’obligation échangeable ; tout comme avec une convertible, le porteur d’une échangeable a la possibilité d’échanger son obligation contre des actions. La seule différence avec la convertible est que le porteur a cette fois la possibilité de convertir son obligations en actions d’une autre entreprise que possède l’entreprise émettrice de l’échangeable. En clair, si l’entreprise A, possédant des actions d’une entreprise B, émet une obligation échangeable (elle reçoit donc une somme d’argent qu’elle doit rembourser avec intérêts à l’échéance), celui qui l’achète a la possibilité d’échanger son échangeable contre les actions de l’entreprise B, possédées par l’entreprise A. Il existe une autre variante : l’échangeable inverse ; dans ce cas, ce n’est plus le porteur de l’obligation (celui qui l’achète) qui possède une option d’échange, mais bien l’émetteur, qui peut décider s’il remboursera son emprunt en espèce (somme empruntée + intérêts) ou en actions. S’il décide d’utiliser son option, l’émetteur (donc l’entreprise se finançant par un emprunt) livrera donc une certaine quantité de ses actions, plutôt que de rembourser la somme prêtée avec intérêts. Evidemment, toutes ces variantes de financement seront utilisées selon les stratégies de financement choisies par les différents investisseurs ; autrement dit, c’est la trésorerie d’une entreprise qui va décider de sa stratégie de financement. Selon le type d’investissement qu’elle désire opérer et selon les différents avantages et inconvénients que proposent les différentes formes de financement décrites ci-dessus, une entreprise va ainsi faire son choix et opter pour la forme de financement qu’elle juge la plus efficace pour elle. INFLUENCE
DU MARCHE SUR L’ECONOMIE REELLE :
Très concrètement, un PDG (ou plutôt son bras droit spécialisé en communication financière) se retrouve face (c'est ce qu'on appelle le " one to one ") à un analyste financier ou à un gestionnaire de portefeuille – N.B. : un portefeuille est un ensemble d’investissements boursiers opérés par un gestionnaire de Fonds ; ainsi, un portefeuille comportera des actions, des obligations ou tout autre actif financier que nous verrons plus tard, comme les options, etc …- et doit lui expliquer sa stratégie, afin que l'analyste, de retour devant écrans et téléphones, rédige les mémos et donne à ses clients les conseils qui feront qu'ils achèteront ou non le titre de la société du PDG en question. Comment doper le cours de son entreprise pour un PDG ? En présentant une stratégie claire et des structures lisibles assurant pour les actionnaires un retour (" return ") sur leur investissement (c’est-à-dire des dividendes, des bénéfices). En clair, les critères assurant un tel retour sont aux yeux des analystes la taille (mondialisation oblige, il faut du gros et donc de la croissance externe, c’est-à-dire des fusions-acquisitions), le recentrage (un seul secteur et pas de diversification, adulée dans les années 80 et aujourd'hui bannie -cf. crise asiatique), la rentabilité (12 à 15%, rien de moins, si c'est 7%, rien à faire, il faut une réduction des coûts, c’est-à-dire des licenciements massifs), la rapidité (l'horizon de " return " est de maximum 2 ans, d'où l’impossibilité d'investissement à long terme par ce biais), la transparence (délimitation claire et précise des différents organes décisionnels de l'entreprise, donc pas de conglomérat, car en période d'euro, les seules comparaisons valables entre les différents pays de l’Union européenne sont sectorielles) et l'information (rapports semestriels précis sur la stratégie de création de " valeurs ", c’est-à-dire de " return "). Il existe aussi les " Road Shows ", où c’est la direction d'une entreprise qui se rend elle-même à l’étranger pour se faire connaître auprès des analystes, des fonds de placement et des investisseurs les plus influents. Les investisseurs sont plus généralistes : les intérêts diffèrent légèrement de ceux d'un FDP (fonds de pension), plus centré sur les valeurs pétrolières par exemple . Ensuite, des " perception surveys " (des enquêtes de satisfaction) sont mises sur pied par l'entreprise pour qu’elle puisse évaluer si elle a été assez convaincante. Les chiffres sont de plus en plus précis (chiffre d'affaires par région et par secteur, résultat par secteur, performance par action, …) et les comptables sont de plus en plus sollicités, vu que les analystes se sont habitués à une telle précision ! Retraçons les rapports clairement pour éviter toute confusion : l'analyste financier travaille pour une Banque d’affaires (Merrill Lynch, Morgan Stanley, …) et est chargé de transmettre aux gestionnaires de Fonds des informations précises sur la stratégie des entreprises (c’est-à-dire leur potentiel de rentabilité d'au moins 12 à 15%), pour que ceux-ci décident de leurs ordres d'achats et de ventes. Les analystes financiers n'ont parfois pas trente ans et ont un pouvoir indirect certain de par leur lien avec les gestionnaires de Fonds. En effet, les Fonds ont parfois un tel poids financier qu'ils peuvent directement influencer le cours d'une action sur des marchés de taille réduite (comme la Bourse de Bruxelles, par exemple), ceci sur base des conseils des analystes financiers. De plus, le passage à l’économie de marchés financiers implique que les entreprises sont sensibles aux exigences des actionnaires . Or, les analystes sont les intermédiaires entre les deux parties. En outre, nombreux sont les PDG qui sont actionnaires de leur entreprise et ils sont donc sensibles à la rémunération de leurs titres (surtout depuis le développement des stock-options, ce système par lequel les cadres d’une entreprise reçoivent une option d’achat à terme sur un lot d’actions de cette entreprise, leur permettant ainsi une augmentation sensible de salaire en cas de hausse de la cote à terme) . Enfin, un exemple concret de la fracture s’opérant entre les marchés financiers et la réalité socio-économique : Valujet, compagnie aérienne aux prix cassés (car au personnel minimal) est la coqueluche des analystes jusqu'à ce qu'en 1996, les autorités s'alarment d'un taux d'accident quatorze fois plus important que la moyenne. Les analystes, eux, ne voyaient que la " valeur " qui était incroyable. Aujourd’hui, ValuJet a changé de nom et investit 2 cents de plus sur chaque dollar pour une sécurité accrue et légale. Mais plus personne ne parie sur elle à la Bourse … LES
PRINCIPALES BOURSES DANS LE MONDE :
En théorie, un pays comprend des Bourses régionales
et une place centrale, mais en pratique et suite à la globalisation
financière, l’activité boursière de chaque pays a de plus en plus
tendance à se concentrer sur l’unique place centrale (New-York,
Londres, Francfort, Paris, Tokyo, …), même si certains pays
maintiennent une autre place pour leur marché à terme -celui des
produits dérivés- (c’est le cas pour les USA avec Chicago, pour le
Japon avec Osaka, …) . · LA BOURSE DE NEW YORK (USA) : la Bourse nationale américaine est évidemment la plus riche (la plus capitalisée) du monde et la plus représentative (vu le rôle central joué par le dollar dans les transactions internationales) . Elle comporte deux compartiments : le NSYE (New York Stock Exchange), plus connue sous le nom de Wall Street et la Nasdaq . Le NYSE (Wall Street) a été créé en 1792 et cote les plus grosses entreprises américaines (Exxon, Coca Cola, IBM, General Motors, etc …) . Les conditions d’entrée à la NYSE sont précises et recouvrent les bénéfices de l’entreprise, le nombre d’actifs (d’actions) diffusés publiquement et la taille (la valeur) des actifs détenus . La NSYE ne possède qu’un marché au comptant (le marché à terme américain est situé à Chicago), mais on peut y agir à découvert (c’est-à-dire en s’endettant) en empruntant aux courtiers des capitaux, sous la condition de payer des intérêts et de verser un dépôt . La Nasdaq est quant à elle née en 1971, elle ne possèdent pas de critères d’entrée stricts (frais à payer réduits, conditions d’admission larges), elle est entièrement électronique (elle ne se retrouve donc pas envahie par de bruyants courtiers, comme c’est la coutume dans ce genre d’endroits) et prend surtout la forme de la Bourse américaine permettant l’entrée dans l’économie de marché financier des nouvelles entreprises américaines à forte croissance. Des entreprises comme Compaq ou Microsoft y sont cotées, ce qui illustre le développement fulgurant de cette Bourse : elle est en effet le marché rassemblant le plus de valeurs cotées au monde (pour information, l’équivalent européen de la Nasdaq est l’Easdaq). On trouve aussi à New-York l’AMEX (American Exchange), la plus vieille des trois, ayant le même fonctionnement que Wall-Street, mais avec des conditions d’entrée moins lourdes financièrement . Son activité est en diminution depuis plusieurs années, son potentiel ayant été accaparé par l’électronique de la Nasdaq . Enfin, le marché américain à terme (celui des produits dérivés) est situé à Chicago. · LA BOURSE DE LONDRES (G.B.) : Londres, en se spécialisant dans les valeurs étrangères et en profitant de la multiplication des euro-dollars (les dollars apatrides créés à l’origine par les communistes), est devenue le véritable centre financier mondial . C’est ainsi sur son International Equity Market que s’échangent les valeurs étrangères attirées par le fait que le marché britannique ne présente aucune fiscalité pour les transactions qu’elle abrite (aucun impôt de Bourse n’y est demandé) . Le London Stock Exchange recouvre aussi le Marché Officiel (marché à terme réunissant les pointures d’Outre-Manche comme Shell ou Guinness) et l’Alternative Investment Market, sorte de Nasdaq anglaise favorisant l’entrée en Bourse d’entreprises de taille moyenne à fortes croissance (par des conditions d’admission bien moins contraignantes que celles du Marché Officiel, où le coût d’entrée est par exemple plus élevé). L’Investment Market a été créé en 1995 pour remplacer l’Unlisted Stock Market (créé en 1980) . · LA BOURSE DE FRANCFORT (Allemagne) : c’est le véritable centre d’un marché boursier allemand organisé selon une logique fédérale propre à la culture institutionnelle du pays (on trouve des Bourses régionales à Berlin, Brême, Hanovre, Munich, …) . L’apparition de l’Euro et l’établissement de la BCE à Francfort a évidemment comme conséquence de renforcer la Bourse de Francfort au cœur de l’Euroland . · LA BOURSE DE PARIS (France) : la France ayant une tradition centralisatrice et des entreprises importantes ayant toutes leur siège social à Paris, tout se passe dans la capitale française, troisième place européenne en terme de capitalisation (derrière Londres et les Places allemandes) . La Bourse de Paris se distingue surtout en matière de SICAV, de Fonds Communs de Placement et de produits dérivés (sur le MATIF surtout) . · LA BOURSE DE TOKYO (Japon) : Tokyo abrite le marché au comptant japonais et Osaka le marché à terme . Le Japon faisait office de miracle capitaliste avant peu, vu que Tokyo et Osaka se trouvaient encore au milieu des années 90 respectivement au 2ème et 3ème rang mondial en matière de capitalisation - derrière Wall Street - . Depuis, les capitaux ont eu la bougeotte et le gouvernement japonais vient encore de débourser plus de 50 milliards de dollars US pour sauver son système financier, ce qui fait trembler l’ensemble du système financier mondial, vu que le Japon est le premier créancier des USA . Bien que les « experts » parient sur une résurrection nippone, on peut aussi argumenter la remontée des cours japonais par le fait qu’ils ne pouvaient plus tomber plus bas, sous peine de crise généralisée . · LE PROJET DE GRANDE BOURSE EUROPENNE : l’avènement de la monnaie unique européenne devrait correspondre à la création d’une grande bourse européenne, reliant les capitales financières et présentant des titres homogènes. Ce projet pourrait voir le jour dès 2002. |
avec la collaboration de Jean-Pierre Avermaete. M Zacharie travaille patiemment à la mise à jour et à l'écriture de courriels d'nformation et de vulgarisation économique sur la liste de discussion francophone depuis quelques mois. Grâce aux interactions avec les autres participants ses travaux évoluent au fil du temps.
|