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Ad-kamera fev 2001

Collectifs étudiants

Article ATTACampus >>> Ad-kamera février 2001.

Des nouvelles d'ATTACampus...

ATTAC Kesako? littéralement : Association pour une Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens.
Née d’une idée lancée dans le Monde Diplomatique en décembre 1997, cette association crée en 1998 compte aujourd’hui plus de 25 000 adhérents! L’idée est d’agir pour une économie respectueuse des peuples et de l’environnement, de lutter contre une mondialisation financière qui aggrave l’insécurité économique et les inégalités sociales.
Il existe au niveau départemental un comité ATTAC (ATTAC 21). L’objectif d’ATTACampus est de sensibiliser les étudiants et plus globalement la communauté du campus de l’Université de Bourgogne.
ATTACampus est né à la rentrée dernière. Régulièrement nous organisons des réunions d’information et des débats. La prochaine réunion publique aura lieu le mercredi 14 mars sur le campus.


En décembre dernier à l'occasion d'une soirée organisée à l’Université sur le thème du Sida, un groupe s'est constitué parmi les sympathisants d'ATTACampus. L'idée : s'informer et informer sur l'actualité du Sida en Afrique. Alors pour vous qui avez manqué ou qui n'avez pas pu venir à la dernière réunion voici un aperçu de la situation, catastrophique disons le franchement.

Le Sida c'est aujourd'hui 35 millions de personnes atteintes par le virus, 95% d'entre elles vivent dans les pays du Sud, 70% en Afrique sub-Saharienne ! (rappelons que l'Afrique sub-Saharienne représente seulement 10% de la population mondiale). Concernant les traitements disponibles ils vont pour 90% aux pays du Nord.

Le situation du SIDA dans le monde est emblématique du déséquilibre économique qui meurtrit la planète et c'est en quoi ce problème s'inscrit dans les luttes d'ATTAC. La géographie de l'épidémie et la répartition des moyens et des traitements mis en place pour lutter contre le SIDA sont un constat d’inégalités inacceptables entre pays du Nord et du Sud.

En une dizaine d'année le Sida a réduit de 20 ans l'espérance de vie dans bien des pays, cette dernière est passée d'une soixantaine à une quarantaine d'années. Sur notre planète parmi les 1,3 millions d'enfants vivant avec le virus, 1 millions sont africains et pour la plupart orphelins. L'épidémie touche donc de plein fouet la génération de demain et il est urgent d'agir au plus vite. 

Nous entendons parler depuis quelques temps des trithérapies, il s'agit de traitements antirétroviraux qui ont fait chuter de 75% le nombre de décès dans les pays du Nord (ils ne guérissent pas de la maladie). Ce traitement coûte près de 5 000 francs par mois et de ce fait, reste tout simplement inaccessible dans les pays du Sud.

Pourtant il existe des solutions pour pallier cette cruelle inégalité devant les traitements : les médicaments génériques. 
Les "génériques" sont des copies des médicaments originaux; produits par des laboratoires locaux et ne supportant pas de frais de recherches ils sont vendus à un faible prix. Seulement voilà, les médicaments produits par les grands laboratoires pharmaceutiques sont protégés par des brevets et il est normalement interdit de les copier. Pour ces grands laboratoires les Africains contaminés sont un marché, un potentiel de bénéfices (rappelons que le coût de fabrication de leurs médicaments représente moins de 10 % du prix de vente). Il existe quelques brèches à ces brevets: si le laboratoire ne veut pas négocier avec un pays tiers, un Etat peut décider de faire fabriquer une copie par un industriel local ("licence obligatoire").

Devant cet urgentissime et catastrophique problème de santé publique on se dit que plus d'un état aura le courage d'user de ces licences obligatoires; certains l'ont fait comme le Brésil mais tous n'ont pas la chance de bénéficier de cette même indépendance. Il ne s'agit d'ailleurs pas de courage mais de témérité car en copiant les médicaments de grands laboratoires certains Etats peuvent s'attendre à de douloureuses représailles économiques. Des représailles en provenance de la première puissance économique que sont les Etats-Unis, pays où sont concentrés les plus importants laboratoires. C'est ainsi que la Thaïlande renonçait à s'engager dans une production de médicaments génériques.

Dans ce monde où le marché économique dicte sa loi, mieux vaut naître du bon côté !

ATTACampus