GROUPES LOCAUX - Loire Atlantique (44) - NANTES - DOCUMENTS

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Mise en place des groupes de travail d’ATTAC 44

 

Compte rendu de la réunion du 17 février 1999

 

Ce mercredi soir, le 17 février 1999, ATTAC44 était sympathiquement accueilli par la FSU 44 dans ses locaux (bâtiment CAP 44, 3 rue Marcel Sembat, Nantes). Jean Claude Hervé, membre de la FSU 44 et membre du bureau d’ATTAC 44 nous a par ailleurs confirmé que nous pouvions à l’occasion nous réunir de nouveau à la FSU 44. Nous le remercions également pour l’apéro qu’il nous servi à la fin de notre réunion. La salle de réunion est très propice aux discussions et notre travail fut d’autant plus enthousiaste et constructif. 20 personnes étaient présentes et motivées.

 

En tout premier lieu rappelons l’ordre du jour :

 

  • Une introduction sur les inégalités à l’origine de la mise en place d’ATTAC par Marinette Hervé,
  • Bertrand Roche poursuivant par une analyse de la Taxe Tobin,
  • Pierre Charrier et Xavier Baglin présentant les axes de travail des groupes 1 (informations) et 2 (action) tels qu’ils avaient été analysés par les commissions préliminaires et le bureau,
  • et finalement la mise en place de ces groupes.

 

1) Les inégalités qui nous énervent (par Marinette Hervé) :

 

Débutons cette réflexion par les inégalités devant la nourriture. La norme journalière de la ration alimentaire définie par la FAO (Food and Agriculture Organisation) est de 2345 calories par jour. En 1998, 45 pays sont officiellement en dessous de cette norme et déclarés en déséquilibre alimentaire, soit 1 Milliard de personnes. Dans les pays concernés, un tiers de la population est plus particulièrement touché. En dessous de 75 % de cette norme, les personnes subissent une famine. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la moyenne est de 3500 calories par jour alors qu’en Afrique Sahélienne elle est de 1700 calories par jour, soit la moitié. Notons finalement que le budget de la FAO est équivalent à 10% de la consommation annuelle de produits pour maigrir aux Etats-Unis.

 

Poursuivons par les inégalités de revenu. D’après le rapport du PNUD en 1992 (Programme des Nations Unies pour le Développement), 20 % de la population mondiale reçoit 84 % du revenu mondial, et 40 % de la planète ne bénéficie que de 3,3 % du produit planétaire brut. 20 % de la population mondiale, soit 1,2 Milliard d’êtres humains, est en dessous du seuil de pauvreté fixé arbitrairement à 370 $ par an, c’est à dire 2000 F par an. Les 225 personnes les plus riches ont un revenu annuel équivalent à celui des 47 % des pays les plus pauvres. Celui des 3 personnes les plus riches est supérieur au PIB des 48 pays les plus pauvres. 4 % de la fortune de ces 225 personnes les plus riches suffirait à financer les besoins de base dans le développement du monde, ce montant est estimé à 40 Milliards de francs. Les distorsions s’accentuent depuis 20 à 30 ans avec la mondialisation. En effet, entre 1965 et 1980 le revenu annuel moyen par habitant s’est accru de 900 $ dans les pays du nord, et seulement de 3 $ dans les pays du sud (hors OPEP), soit 300 fois moins.

 

Viennent les inégalités du poids économique. En 1998, les 200 plus grandes entreprises multinationales occidentales contrôlent 80 % de toute la production agricole et industrielle mondiale, ainsi que 70 % des services et des échanges commerciaux. En 1970, les pays du tiers monde représentaient 40 % du commerce international. En 1990, ce chiffre était tombé à 25 %. Le poids du tiers monde par rapport à la triade Amérique du Nord, Europe, Japon n’a fait que diminuer dans le commerce mondial qui se fait aujourd’hui à 75 % entre pays riches. A ce rythme, le Tiers Monde pourrait représenter 5 % du commerce international en 2020. Ces pays sont distancés un peu plus chaque année par les économies occidentales.

 

Que penser des inégalités de niveau de vie ? L’ouvrier de Taiwan dans l’industrie de la transformation gagne 6 fois moins que l’ouvrier français ou américain, celui du Sri Lanka, 45 fois moins. Dans le Tiers Monde, les 3/5 de la population n’ont pas de structures sanitaires convenables, 1/3 n’a pas d’eau potable, 1/4 pas de logement correct et 1/5 des enfants ont une scolarité qui dure moins de 5 ans. De plus, 200 millions d’enfants travaillent. La mondialisation et la déréglementation creusent également les inégalités dans les pays du Nord, puisque 50 millions d’enfants y travaillent. Pour nous, il s’agit de ce que les sociologues américains ont appelé la « Tiers-mondisation » de nos sociétés.

 

Il existe donc des inégalités dans la société française et dans les sociétés occidentales en général. Notre société est éclatée. 20 % des français ont 44 % du revenu national, et 40 % ont seulement 17 % de ce revenu. La progression des revenus est inégale. L’écart des salaires s’accroît dans les pays occidentaux. En Grande Bretagne, cet écart est passé de 1 à 4 en 1977 à 1 à 7 en 1998, Aux Etats-Unis, dans la même période, il est passé de 1 à 4 à 1 à 9. En France, depuis 10 ans, 60 % des salariés gagnent moins que le salaire moyen qui est de 8 000 F par mois. 7 Millions de personnes sont dans un état de précarité, nous avons 12 à 13 % de chômage et sommes inégaux devant le fisc. Avec 100 000 F de revenu, un salarié paye 9 000 F d’impôt, avec la même somme de revenu en avoir fiscal, l’actionnaire ne paye rien. Le revenu du capital a augmenté de 7 % par an entre 1987 et 1990, celui du travail de 0 ,3 % par an dans la même période. Les inégalités s’accroissent donc non seulement entre le Nord et le Sud mais aussi à l’intérieur des pays occidentaux. Chez nous, ces inégalités bien chiffrables se doublent progressivement d’inégalités qualitatives sociales. Les classes dirigeantes ne sont plus les mêmes. Denis Duclos parle, dans le Monde Diplomatique, de la naissance d’une hyperbourgeoisie internationale qui vit dans un luxe toujours plus grand. Elle supplante l’élite liée à l’état et aux industries à base nationale. Les « maîtres du pouvoir » sont maintenant les agents des propriétaires d’actions. Une bourgeoisie de placement remplace l’ancienne bourgeoisie productive. Elle contrôle de plus les médias qui influencent le choix du plus grand nombre. En conséquence, les élites traditionnelles se délitent et deviennent extrêmement sensibles à la corruption. Nous assistons à la mise en place d’un autre système de valeurs, une autre culture basée sur la « modernité », c’est à dire en fait la concurrence à outrance, l’individualisme et la négation du lien social. Cette hyperbourgoisie dévalorise la culture civique. Les dirigeants des multinationales ignorent les conséquences sociales et politiques de ce que leurs groupes produisent. Pour eux, la valeur suprême est l’action sur les capitaux, c’est à dire la capacité à ruiner autrui. Denis Duclos propose d’affirmer des références culturelles de civilisation pour contrecarrer un monde de finance fou qui conduit au saccage comme preuve de son pouvoir.

 

2) La Taxe Tobin : Définition et argumentation (par Bertrand Roche) :

 

A la base existe la loi du marché. Elle fixe les prix en fonction de l’offre et la demande et ceci a bien fonctionné jusque dans le début des années 80. La bourse gère, en fonction de l’offre et la demande, le marché des devises et la valeur des entreprises. Ce système fut détourné pendant les années 80 par les Etats-Unis afin de financer leur déficit intérieur. Depuis ces derniers ont poussé à la déréglementation et ont brisé de nombreuses protections nationales. Au cours des 25 dernières années, la valeur du commerce international a été multipliée par vingt tandis que les transactions quotidiennes sur les marchés de devises sont passées de 10 Milliards de dollars à environ 1 500, l’équivalent d’une année de PIB français. Le volume des opérations de change est 50 fois plus important que celui du commerce mondial de biens et services. Réalisées en vue de gains de capital, les transactions spéculatives représentent au moins 95 % du montant total de l’activité des marchés de change. Ces mécanismes initiés dans les années 80 se sont propagés par effet boule de neige. Rappelons qu’en 1995, lorsque Monsieur Soros attaque le franc, il est capable de réunir en une journée 5 000 Milliards de francs contre la Banque de France et la Bundesbank. Finalement, aujourd’hui, 40 % du PIB français est investi en bourse, 110 % en Grande Bretagne et 120 % aux Etats-Unis. Dans ce dernier pays, 40 % des revenus des américains viennent des revenus financiers.

 

Où en sommes nous aujourd’hui ? Même les libéraux s’affolent suite aux crises asiatique, russe et sud américaine. ATTAC s’est créée et se développe dans un mouvement de protestation international qui s’organise. Bien que le niveau de certains participants d’ATTAC soit remarquable, au sein du groupe local, nous ne souhaitons pas entrer dans une bataille d’experts. Il faut mettre en avant les chiffres clefs et développer une argumentation claire. La Taxe Tobin, c’est taxer à hauteurs de 0,1 % par exemple les échanges sur le marché des devises. Les trois questions auxquelles nous devons répondre sont :

  1. Est ce possible de mettre en place la Taxe Tobin ? Oui, ceci est possible, mais nous savons qu’il existe des possibilités d’évasion fiscale, notamment par les paradis fiscaux tels que le Luxembourg en Europe, et qu’une formidable Mafia internationale existe. Nous souffrons ici de la non transparence de notre monde.
  2. Comment la mettre en place ? Finalement, il existe déjà des organismes internationaux tels que l’OMC qui ont les outils pour mettre en place la Taxe Tobin.
  3. La Taxe Tobin, pourquoi faire ? Et bien Marinette Hervé nous la clairement expliqué, pour réduire les inégalités.

Il est bien évident qu’ATTAC entend réagir à la création de Fonds de Pension en France puisque ce sont principalement eux les auteurs de ces transactions spéculatives.

 

 

3) La mise en place des groupes de travail :

A partir du résumé des épisodes précédents sur les groupes de travail effectué par Xavier Baglin et Pierre Charrier, les différentes personnes présentes sont intervenus pour détailler leurs motivations, leurs désirs, leurs capacités et finalement choisir leur moyen d’action dans ATTAC44. Rappelons qu’il existe un consensus depuis la première réunion d’ATTAC 44 sur la mise en place de deux groupes de travail ; le premier s’attaquant au traitement de l’information, et le deuxième aux actions menant à sa diffusion. Le groupe 1, information, doit mettre en place des documents de synthèse et rédiger un journal pour les membres d’ATTAC 44 (à diffusion plus large évidemment). Le groupe 2, action, a au moins deux objectifs à court terme, la tenue d’un stand à la braderie de Nantes le samedi 20 mars 1999 et l’organisation des « apéros pétition ».

Pierre Charrier se propose de faire partie du groupe 1 et de travailler sur trois dossiers pour les adhérents d’ATTAC 44 : la Taxe Tobin, les Fonds de Pension et le Paradis Fiscaux. Il se propose également de participer à la rédaction du journal en le tapant sur son ordinateur.

Baril Jérôme souhaite participer au groupe de travail N° 2 et se déclare prêt à s’investir à hauteur d’une ou deux soirées par semaine.

Eric Khun est motivé à la fois par la braderie et par « l’apéro pétition », c’est à dire le groupe 2.

Jean Jourdan participera au groupe 1, il apportera des informations sur les inégalités en Loire Atlantique afin de compléter l’intervention de Marinette Hervé ainsi que sur l’évolution de notre environnement.

Simone Nicolo Vachon est d’accord pour prendre à sa charge la responsabilité du journal d’ATTAC 44 (groupe 1). Elle a l’expérience de deux journaux locaux, dont un est diffusé à 2 500 exemplaires. Elle possède une grande expérience de vulgarisation des sujets économiques d’actualité. Elle propose notamment la création du courrier des lecteurs. Marinette Hervé désire participer à la rédaction de ce journal. Xavier Baglin y participera en tant que lien avec le site internet d’ATTAC. Pierre Charrier et Xavier Baglin pourront participer à la frappe du journal. De plus Simone Nicolo Vachon se propose avec Jean Claude Hervé pour la réalisation de banderole et de panneau d’affichage pour la braderie.

Philippe Ménard, acteur de profession, souhaite impliquer le milieu artistique nantais dans le groupe action, avec par exemple une représentation de rue pour « l’apéro pétition » et la lecture de textes à la fin de représentations en salle.

Alain Jourdan travaillera dans le groupe 1 sur les fonds de Pension. Il propose de plus d’intervenir sur ce sujet dans le courrier des lecteurs de Ouest France. Cette idée est reprise par Alain Marchand.

Ode Calicot interviendra dans le groupe 2 dans l’organisation de la braderie.

Michel Graton souhaite participer dans le groupe 2 à la rédaction de tract.

Arnaud Chicard désire participer à l’organisation de « l’apéro pétition » dans un des quartiers sensibles de Nantes.

Sandrine Marouteix s’impliquera de préférence dans « l’apéro pétition ».

Fabienne Froger quant à elle intégrera le groupe de réflexion sur la Taxe Tobin.

 

Les prochains rendez-vous :

Le groupe 1 (information et journal) se réunira chez Bertrand Roche (20, rue Maurice Utrillo,44000 NANTES, Tel : 02 40 74 84 06) le mercredi 24 février à 20 h 30. Si vous souhaitez participer, téléphonez lui avant car, bien que son salon soit grand, il ne peut contenir plus de 10 à 15 personnes.

 

Le groupe 2 (braderie) se réunira chez Eric Khun (16 RUE ARISTIDE BRIAND, 44230 ST-SEBASTIEN SUR LOIRE, cette rue longe le lycée de la Joliverie, Tel : 02 40 03 10 11, Email : Gibolin@aol.com confirmé) le lundi 1 mars à 20 h. Comme pour la réunion du groupe 1, celle-ci se déroule chez un particulier donc si vous souhaitez participer téléphonez lui avant.

 

Pierre Charrier Secrétaire d’ATTAC 44

 

 

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