GROUPES LOCAUX Charentes Maritimes (17) - DOCUMENTS Document de vulgarisation établi par Marie et Sébastien |
A propos du développement de la mondialisation A propos des théories économiques dominantes A propos des marchés financiers A PROPOS DU DEVELOPPEMENT DE LA MONDIALISATION FINANCIERE
1.Le rôle dun Système Monétaire International (SMI) De même que la multiplication des échanges au sein dune économie nationale justifie une monnaie, la multiplication des échanges internationaux rend nécessaire un moyen de paiement international. Depuis le début du 19ème siècle plusieurs SMI se sont succédés.
1-pour déterminer les modalités de conversion dune monnaie en une autre. Le taux de change peut être fixe et ne varier que lorsque des autorités le décident, ou être flottant et fluctuer au gré du marché, en fonction de loffre et de la demande. 2- pour déterminer un instrument de paiement international qui peut être lor ou une monnaie, comme le dollar. 3.pour réguler les échanges internationaux : il doit mettre en place des moyens pour concilier la croissance du commerce international et celle des instruments de paiements internationaux ; il doit être source de stabilité pour éviter les variations intempestives des monnaies . Chaque SMI a deux particularités : un étalon qui est la base du taux de change de chaque monnaie et un moyen de paiement international.
a) Le système de létalon or : or = étalon et moyen de paiement international. Assure une très grande stabilité. Abandonné après la première guerre mondiale. b)Pendant lentre-deux guerres : létalon est toujours lor mais toutes les monnaies sont convertibles et sont des moyens de paiements internationaux. Système très instable, source de nombreux déséquilibres monétaires.
2.Le SMI de Bretton Woods Linstabilité monétaire de lentre-deux guerres était principalement due à labsence dune réelle monnaie internationale pouvant inspirer confiance. La conférence de Bretton Woods, réunie en 1944, a pour but de créer un nouveau SMI. La proposition de Keynes de créer une monnaie internationale gérée par une banque mondiale est rejetée au profit de la proposition américaine soutenue par White : ils veulent que lor conserve une rôle important et que le dollar, considéré « as good as gold », devienne monnaie internationale. Etant donné la puissance économique, financière, politique et monétaire des Etats-Unis, le dollar semble pouvoir remplir le rôle de monnaie internationale. Les accords de Bretton Woods sont conclus le 22 juillet 1944 entre les 44 pays alors membres de lONU ( lAllemagne et la Japon nen faisait pas partie). Les principes de Bretton Woods : Système de parités fixes : chaque monnaie à un taux de change fixe avec le dollar (sa marge de fluctuation par rapport à ce taux nest que de 1% ) et le dollar a un taux de change fixe (35 $ lonce dor). Lor conserve une fonction détalon : par lintermédiaire du dollar, toute monnaie a une parité or. Chaque monnaie est convertible en dollar (et en tout autre monnaie) mais seul le dollar est convertible en or. Le dollar a donc le rôle dune monnaie internationale, mais il est garantit en dernier ressort par lor. Création de deux institutions internationales :
La crise du système : Le système de Bretton Woods reposait sur deux pilliers : la puissance économique américaine et la convertibilité du dollar en or. Au début des années 60, une forte augmentation du nombre de dollars détenus à lextérieur des Etats-Unis à commencer à saper la confiance en celui-ci et à créer un mouvement de convertibilité des dollars en or. Pour stopper la baisse des réserves dor, les Etats-Unis, en 1968, limitent la convertibilité aux banques centrales. Mais, face aux demandes de conversion de plus en plus importantes de la part des banques centrales européennes, Nixon supprime la convertibilité du dollar en or.
3.Le système des taux de changes flottants : Labandon des parités fixes du SMI de Bretton Woods se traduit par le flottement généralisé dès la deuxième moitié des années 70, cest à dire que les taux fluctuent librement en fonction de loffre et de la demande. Ce recours au marché pour fixer les valeurs des monnaies devait permettre, selon les libéraux, une autorégulation et donc un équilibre. Dans les faits, ce système de taux de change flottant nassure pas la stabilité monétaire internationale.
b) Les causes de variation des taux de changes : La balance des mouvements de capitaux est composée des mouvements de capitaux à long terme comme les investissements directs ou les prêts, mais aussi des mouvements de capitaux à court terme. Les mouvements de capitaux peuvent faire varier dune façon forte et rapide les taux de change, notamment les mouvements de capitaux à court terme ; ceci sont très mobiles, en effet :
Selon les libéraux, dont M.Friedman et les monétaristes, seul le marché permet, non seulement léquilibre mais aussi latteinte de loptimum économique ; la fixation des taux de change par le marché et non par des décisions administratives, devrait mettre fin aux désordres monétaires et rendre inutile une politique du taux de change. Cependant, les taux de change flottants ont été source dinstabilité. Exemple le plus frappant : lamplitude des variations du dollar -dont le cours est passé de 4f en 1980 à plus de 10f en 1985, avant de retomber aux alentours de 5f à la fin des années 80- qui rend toute prévision économique aléatoire. Aujourdhui, la création dune zone monétaire comme lunion européenne avec lEuro, a pour ojectif de créer un îlot de stabilité monétaire.
4.La globalisation financière : La globalisation financière désigne la transformation du système financier international causée par la suppression des frontières nationales sur les marchés des capitaux ainsi que par le décloisonnement des marchés financiers.
Internationalisation des échanges par le développement du commerce mondial. Internationalisation de la production par la réalisation dinvestissements à létranger + délocalisations. Intensification des réseaux mondiaux dinformation.
Ouverture des marchés financiers. Fonctionnement en continu du marché mondial des capitaux rendu possible par le développement de linformatique.
Décloisonnement du marché monétaire (ou marché des capitaux à court terme) et du marché financier (ou marché des capitaux à long terme ). Les barrières institutionnelles entre le secteur bancaire et institutions financières sont supprimées. Plusieurs monnaies sont des liquidités internationales (Mark, Dollar, Yen) ce qui facilite les arbitrages entre les différentes places financières ainsi que la diversification des placements afin de minimiser les risques et dobtenir de meilleurs rendements. Pour une allocation des capitaux. Les besoins et les capacités de financement sont mis en contact à léchelle planétaire. Léconomie est financée au coût le plus faible, ce qui est un facteur de croissance et de retour au plein emploi.
Déconnexion entre léconomie réelle et la sphère financière : le volume des opérations de change est environ 50 fois plus élevé que la valeur du commerce mondial de biens et services. Le poids de la sphère financière sest accru. Le risque dinstabilité des marchés par le fait que la valeur des titres et des monnaies devient instable, sans que la situation économique réelle ne le justifie ( ex : les cours boursiers en France senvolent au début des années 90 alors que léconomie est en récession). La présence de bulle spéculative sexplique par le fait que les acteurs financiers internationaux anticipent à court terme des courts différents de ceux constatés. Cela incite à passer des ordres dachat ou de vente qui ont un effet déstabilisateur sur les cours. La bulle spéculative présente toujours un risque déclatement qui déstabiliserait léconomie réelle et qui se diffuserait dans tous les réseaux par un effet « dominos ».
Les mouvements de capitaux deviennent autonomes. La surveillance des politiques économiques par les grands acteurs financiers internationaux soumet les Etats au jugement financier. Si ces grands acteurs sont en désaccord avec une politique quils jugent trop laxiste ils transfèrent leurs capitaux vers un pays jugé financièrement plus orthodoxe. Les Etats sont désarmés. Les mouvements spéculatifs échappent aux autorités monétaires. Pour être efficace, leur intervention demanderait des réserves de change importantes dont elle ne disposent pas forcement ou qui leur coûteraient trop cher. Les taux dintérêt augmentent ou demeurent trop élevés, parce quil devient indispensable de verser une prime de risque plus grande aux capitaux afin quils ne désertent pas la place financière. Cela pénalise la croissance économique et accentue le chômage. Conclusion : La globalisation financière paraît irréversible ; pour prémunir les marchés contre linstabilité quelle induit, il est nécessaire de mettre en place des instances supranationales. Le débat lancé aujourdhui remet en cause le bien fondé de ce libéralisme excessif. La proposition de taxation des transactions financières est lune des solutions proposées.
A PROPOS DES THEORIES ECONOMIQUES DOMINANTES
1.LES APPROCHES LIBERALES : CLASSIQUES ET NEOCLASSIQUES Idée centrale : Le marché autorégulateur assure la mise en cohérence des décisions individuelles. Approche microéconomique, cest à dire reposant sur lindividualisme méthodologique : lanalyse des faits sociaux et économiques doit être conduite à partir de létude des comportements individuels et de leurs interactions. A/Les Classiques : La révolution industrielle britannique du 19ème siècle donne naissance à ce nouveau courant de pensée, fondant léconomie politique. Idée centrale : Un système économique fondé sur linitiative individuelle et le marché, aboutit à une situation socialement satisfaisante (conforme à lintérêt général). Arguments/Hypothèses :
B/ Les Néoclassiques : 19ème siècle. Ils puisent leur source dans la pensée classique. Idée centrale : Si un équilibre stable et durable sétablit spontanément et de façon indépendante sur chaque marché (travail, biens et services, titres, monnaie), un équilibre général sera atteint pour lensemble de léconomie. (= équilibre général de Walras) Arguments/ Hypothèses :
e) Neutralité de la monnaie. 2.APPROCHE KEYNESIENNE : La crise de surproduction de 1929, permet à J.M. Keynes de sopposer aux classiques. Approche macroéconomique, cest à dire reposant sur le holisme méthodologique : analyse des faits sociaux et économiques doit être conduite au niveau global. Idée générale : Une économie peut se trouver en équilibre de sous-emploi et donc un chômage involontaire peut exister. Arguments/Hypothèses :
d) Prix fixes. e) Economie fermée. La théorie keynésienne a surtout été appliquée après la seconde guerre mondiale, puis remise en question à cause des dysfonctionnements dus à louverture économique.
3.LE MONETARISME : Début des 70s : renouveau des théories libérales dont le monétarisme. Développé en particulier par M.Friedman (prix Nobel en 19972) Version récente de la théorie quantitative de la monnaie : la masse monétaire détermine le niveau général des prix mais ninflue pas sur le niveau réel de la production. Idée générale : Linflation est le phénomène le plus néfaste de léconomie. Elle est toujours due à un phénomène monétaire : la monnaie est toute puissante, la politique monétaire impuissante. Le monétarisme considère que :
A PROPOS DES MARCHES FINANCIERS
Au sens économique on parle de marché pour désigner un lieu souvent abstrait où se confronte une Offre et une Demande pour aboutir à des échanges caractérisés par des prix de marché.
On parle donc de marché financier pour désigner lensemble des marchés financiers où sont négociés des titres et des actifs financiers . Nous aborderons ici les marchés financiers en présentant dans un premier temps un lieu mythique, le temple du capitalisme qui est la bourse, puis dans un deuxième temps nous verrons le marché des produits dérivés.
Partie A : La Bourse . Le marché financier est un moyen essentiel de financement de léconomie, mais il peut devenir un source de dérèglement. 1- LA BOURSE EST UN MOYEN ESSENTIEL DE FINANCEMENT DE LECONOMIE 1-1-La Bourse permet de drainer lépargne nécessaire aux entreprises. Les entreprises ont trois moyens pour se financer :
Le recours au marché financier se fait par émission dActions ou dObligations.
- 3 motivations lors de lachat : 1-Recherche de plus-value (logique spéculative ).
Les nouvelles Actions et Obligations sont émises sur le marché primaire (« marché du neuf » ) mais ensuite sont cotées sur le marché secondaire (« marché de loccasion »). 1-2- Interaction entre laccroissement du rôle du marché financier et les innovations financières. Un regain dintérêt pour la Bourse dû aux :
Transformations de la Bourse :
2 ...MAIS LA LOGIQUE FINANCIERE NEST PAS TOUJOURS COMPATIBLE AVEC LA LOGIQUE ECONOMIQUE ET INDUSTRIELLE .
Le marché financier permet les restructurations grâce aux :
Les OPA et OPE dont la régularité est contrôlée par la COB sont un moyen efficace pour mener à bien ces restructurations . OPA : lentreprise qui a pris linitiative propose aux actionnaires de la société quelle souhaite absorber de leur acheter leurs actions à un cours supérieur à celui du marché. OPE : proposition déchange dActions aux actionnaires. Si ces actions (raids ) sont souvent la résultante dune logique industrielle (par exemple volonté de contrôle dune entreprise concurrente ...), la logique financière est parfois devenue prépondérante dans les année 80 notamment. Les prédateurs peuvent ne disposer que de 10% de la somme nécessaire pour mener à bien leur OPA, le reste étant financé par des banques ou junks bonds (obligations de pacotille) qui sont des obligations à haut risque car dépendant de la réussite ou de léchec du raid. Ces raids financiers sont rentabilisés par le démantèlement et la vente de lentreprise par morceaux lorsque celle ci devient la propriété du raider , ou la revente à un cours plus élevé des Actions si lOPA nest pas menée à terme, la société sétant défendue ou ayant fait appel à une société amie pour lancer une contre OPA. Des mesures anti-raids ont été prises par les entreprises mais aussi par les autorités pour freiner les raids financiers. 2-La rupture entre la sphère financière et la sphère réelle. -Un des motifs de lachat de valeurs mobilières étant la spéculation, la valeur des actions et des obligations tend souvent à séloigner de leur valeur économique. -La Bourse peut jouer contre léconomie. Ce sont des logiques financières qui motivent les décisions (on assiste à une dématérialisation complète des entreprises et on peu aboutir à travers des logiques spéculatives à un décrochement des prix par rapport au réel ). La bourse joue également contre léconomie lorsque les rendements des placements sur le marché financier sont supérieurs aux rendements de linvestissement, les entreprises peuvent alors préférer placer en bourse plutôt que deffectuer des investissements productifs. Cette financiarisation de léconomie est préjudiciable à lappareil productif et à lemploi. Afin de mieux aborder encore les marchés financiers nous allons aborder la notion de marché à terme et de produits dérivés.
Partie B : La notion de marché dérivé . 1-Définitions préalables Marché au comptant : marché où les contrats sont exécutés dès leur conclusion. Marché à termes :marché où les contrats passés son exécutables à une date ultérieure. Les conditions du contrat notamment de prix et de quantité sont fixées au moment où le contrat est signé. Sur le marché à terme ce sont des contrats qui sont échangés. Cest un marché qui permet à des opérateurs de se mettre à labris des incertitudes. Cest un marché très ouvert à la spéculation. Les interventions des opérateurs sont diverses : Produit dérivé : Cest un actif financier dont la valeur dépend du prix dun autre actif que lon appelle un sous-jacent. 2-Organisation des marchés dérivés. On trouve deux types de marchés : -Les marchés organisés: Ils sont dotés dune chambre de compensation. Les contrats sont standardisés ce qui lui offre une plus grande liquidité. -Les marchés de gré à gré : contrats établis au cas par cas. Marché beaucoup moins liquide. La règle veut que le dénouement des contrats arrive à terme (contre seulement 1% sur le marché organisé). La chambre de compensation évite le risque de contrepartie avec lobligation dun dépôt de garantie ainsi que les appels de marges.
LIBRE-ECHANGE : Le libre-échange est une pratique commerciale et une politique commerciale qui vise à la suppression de tous les obstacles à la libre circulation des biens (produits matériels de lactivité de production) et services (activité dont le résultat à un caractère immatériel). ECONOMIE DE MARCHE : Le marché permet dallouer et de
réallouer les ressources. Il suppose que soient respectés : CAPITALISME : Economie de marché + propriété privée des moyens de production. LIBERALISME : Le libéralisme considère que la régulation par le marché est la meilleure modalité de gestion de léconomie. Le libéralisme correspond à plusieurs théories (classique, néoclassiques, monétariste...). Si ces théories divergent sur certains points, toutes fondent leurs analyses sur les choix souverains dindividus rationnels. La combinaison des choix des agents par lintermédiaire dun marché conduit à la meilleure situation économique possible pour lensemble de la collectivité. MARCHE : Au sens économique, le marché représente le lieu, souvent abstrait où se confronte une offre et une demande pour aboutir à des échanges (achats et ventes) caractérisés par des prix de marché. Il existe un marché pour chaque type de bien. GLOBALISATION : La globalisation désigne létat dintégration très poussé des systèmes productifs et financiers des économies daujourdhui. A ce stade, les entreprises conçoivent directement leur organisation et leur stratégie au niveau mondial.
Marie et Sébastien février 1999 ATTAC 17 |
Ce document est librement inspiré de l'ouvrage suivant: Titre: 100 fiches pour
comprendre l'économie
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