Nombre de votants 163 A la mi-2000, la croissance de l'économie mondiale apparaît confortée. C'est le cas notamment pour l'économie française qui a pu, ce faisant, créer un nombre important d'emplois et reconquérir des marges de manœuvre budgétaires. La politique économique doit désormais être orientée vers la consolidation de la croissance, condition essentielle de la poursuite du recul du chômage. Il convient aussi de tout mettre en œuvre pour intensifier la réduction des inégalités et de la précarité et favoriser le progrès social. Tant il est vrai que l’amélioration du bien-être de la population demeure l’objectif ultime de l’économie. Dans cette perspective, le projet d'avis formule, à destination du Gouvernement, les propositions suivantes : 1 - Progresser sur la voie d'une meilleure régulation au niveau mondial en intensifiant les efforts en faveur d'une stabilisation du système financier international, notamment par l'instauration d'une taxe de type Tobin, en régulant plus efficacement les échanges commerciaux dans le cadre de l'OMC et en prenant mieux en compte les aspirations de la société civile ; 2 - Renforcer la régulation économique de la zone euro : - en réexaminant les conditions d'exercice du pouvoir monétaire en Europe : les objectifs poursuivis par la BCE sont critiquables ; sa politique de taux d’intérêt est contestable ; les responsabilités en matière de change doivent être clarifiées afin de limiter l'instabilité ; - en faisant progresser la coordination des politiques économiques et sociales en Europe à travers un renforcement des pouvoirs de l’euro-11, une gestion en commun plus active des politiques budgétaires, l'extension du champ de la majorité qualifiée à certains compartiments de l'harmonisation fiscale et la mise en œuvre d'un " pacte social européen de croissance ". 3 - Réconcilier toujours davantage l'économique et le social en France : - en entretenant la confiance des ménages grâce à une intensification de la lutte contre le chômage, une lutte plus déterminée contre la pauvreté et les exclusions, la promotion d'une politique salariale active et une attention renouvelée à la situation de l'outre-mer français ; - en soutenant le dynamisme et la capacité d'innovation des entreprises ; - en amplifiant le dialogue social afin d'aboutir à des accords fondés sur un large consensus des parties prenantes, dans le respect du champ de l'ordre public social ; - en partageant équitablement les fruits budgétaires de la croissance, les choix opérés pour 2000 n'étant, à cet égard, pas exempts de critiques : - la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation, qui a pu être interprétée comme une remise en cause partielle de la décentralisation, devra être compensée, d'une manière ou d'une autre, par le budget de l'Etat ; - la baisse des taux des deux premières tranches de l'impôt sur le revenu contribuera, au delà de son objectif social, à une augmentation de la concentration de cet impôt sur une assiette déjà étroite, caractéristique nuisible non seulement à son rendement mais aussi au renforcement du lien social afférent à la participation de tous aux charges publiques ; - la baisse de 1 point du taux normal de la TVA, pour positive que soit cette mesure, est insuffisante pour produire des effets significatifs sur les prix. Pour l'avenir, il importe que la baisse envisagée des prélèvements, qui devrait prendre la forme d'une réforme globale intégrant l'ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales (y compris la CSG) plutôt que de mesures ponctuelles et non coordonnées, soit le plus équitablement répartie et favorise la poursuite de la croissance sur un rythme soutenu et non-inflationniste. Concernant les catégories les plus défavorisées, c'est par un relèvement des minima sociaux compatible avec l'insertion professionnelle des intéressés que passe l'indispensable solidarité. S'agissant des catégories moyennes, le retour de la croissance doit permettre de revenir à une situation plus normale de prélèvements à travers notamment une baisse uniforme des taux des tranches du barème les concernant.
Projet d’avis examiné par le Conseil économique et social SOMMAIRE I - UNE CROISSANCE CONFORTÉE DANS LA DURÉE II - UNE CROISSANCE QUI DOIT ÊTRE RÉSOLUMENT MISE AU SERVICE DE L'EMPLOI ET DE LA RÉDUCTION DES INÉGALITÉS A - PROGRESSER SUR LA VOIE D'UNE MEILLEURE RÉGULATION AU NIVEAU MONDIAL B - RENFORCER LA RÉGULATION ÉCONOMIQUE DE LA ZONE EURO C - RÉCONCILIER TOUJOURS DAVANTAGE L'ÉCONOMIQUE ET LE SOCIAL EN FRANCE
Rapport SOMMAIRE AVANT PROPOS INTRODUCTION CHAPITRE I - UNE CROISSANCE CONFORTÉE I - UN ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL FORTEMENT DÉPENDANT DE LA CROISSANCE AMÉRICAINE A - LES GRANDS ESPACES RÉGIONAUX DU MONDE : PRÉVISIONS ET INCERTITUDES B - LES PRINCIPAUX ENJEUX DE LA PÉRIODE À VENIR II - LA CONSOLIDATION DE LA CROISSANCE EN EUROPE A - L’ÉVOLUTION DE LA CONJONCTURE DANS LA ZONE EURO B - L’ÉVOLUTION DE LA CONJONCTURE DANS LES AUTRES PAYS EUROPÉENS C - UN ESPACE ÉCONOMIQUE RELATIVEMENT AUTONOME D - LA COORDINATION DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES EN EUROPE III - LE DYNAMISME CONFIRME DE LA CROISSANCE FRANÇAISE A - LE COMPORTEMENT DES MÉNAGES B - LE COMPORTEMENT DES ENTREPRISES CHAPITRE II - QUEL PARTAGE BUDGÉTAIRE DES FRUITS DE LA CROISSANCE ? I - LES RECETTES PUBLIQUES IMPRÉVUES A - LES GRANDES MASSES FISCALES ET L’IMPORTANCE DES RECETTES PUBLIQUES IMPRÉVUES II - LES CHOIX DU GOUVERNEMENT A - LES TERMES DU DÉBAT B - L’ENVIRONNEMENT FISCAL EUROPÉEN C - LA STRATÉGIE BUDGÉTAIRE ET FISCALE DU GOUVERNEMENT CONCLUSION LISTE DES ILLUSTRATIONS
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