Monsieur Martin de l’Association Belge des Banques Monsieur Martin se propose de donner l’attitude de l’ABB sur certains éléments de la prise en considération d’une taxe sur les opérations de change. Tout d’abord, frapper les opérations de change par une taxe permanente pose selon lui problème car si le but avoué est de freiner la spéculation, il est impossible d’isoler les opérations spéculatives . Comment distinguer lors de l’achat d’une obligation en $, si il s’agit d’une diversification des placements ou d’une spéculation sur le $ ou sur le cours de l’obligation. De plus, pour répondre à l’argumentation qu’une taxe dissuaderait les placements de court terme, il ne faut pas selon lui considérer les capitaux de court terme comme systématiquement mauvais et à long terme comme bon. Pour Monsieur martin les buts de la taxe Tobin sont contradictoires : la stabilisation des taux de change et les recettes fiscales espérées. Pour lui, la taxe n’est pas un instrument juste et efficace. Car les marchés financiers sont le thermomètre de phénomènes sous-jacents. Si les pays subissent des mouvements spéculatifs, ils doivent soigner leurs politiques de change, monétaire et fiscale, et notamment en matière de transparence car la spéculation naît de l’exploitation d’une information asymétrique. La taxe Tobin ne servirait donc qu’à retarder des ajustements justifiés voire indispensables au vu des déséquilibres des indicateurs économiques fondamentaux. Enfin, contre l’argument d’une reprise en mains du politique sur le financier, cela créerait une interférence entre la politique fiscale et la politique monétaire à son sens dangereuse. Arguments techniques L’applicabilité est irréaliste car impossible d’obtenir un accord international et donc déplacements des flux vers les centres off-shore. Il existe aussi des problèmes entre le lieu géographique de ceux qui perçoivent et de ceux à qui elle est destinée. De plus, un système permanent n’est pas souhaitable et inapproprié car les marchés sont créatifs . En réponse aux questions des parlementaires sur (notamment) l’aléa moral et rôle du prêteur en dernier ressort, Monsieur Martin a expliqué que plus la désintermédiation s’accentue, plus ce risque est présent. Il est en effet plus facile de renégocier la dette d’un pays avec quarante banques qu’avec 100.000 investisseurs. Il est donc nécessaire d’étendre le contrôle prudentiel. Monsieur Guy Quaden, Gouverneur de la Banque Nationale de Belgique Monsieur Quaden a d’abord constaté que la libéralisation totale des mouvements de capitaux est un des principes caractéristiques de la construction européenne. La crise asiatique a montré que l’on doit être prudent, la libéralisation progressive est préférable a une trop rapide et donc que l’idée d’une limitation des mouvements de capitaux n’est pas à déconseiller. Les partisans de la taxe tobin (ou variante) ont deux objectifs : stabilité ; moyens pour PVD Le souhait des banquiers centraux est également d’avoir plus de stabilité. Son souhait personnel est également de rencontrer les besoins mondiaux. Est-ce que une taxe Tobin est le meilleur moyen pour rencontrer ces deux objectifs. Guy Quaden a certains doutes. Selon lui, il est pratiquement impossible de distinguer les opérations spéculatives de celles qui ne le sont pas. Ce système partageait le marché des changes en deux volets. Le premier volet concernait les opérations de change à une fin commerciale c-à-d liées à une exportation ou une importation. Sur ce marché réglementé, la Banque nationale intervenait pour faire respecter le cours de change. La dévaluation belge de 1982, l’approche de l’UEM et la frontière poreuse entre les deux marchés engendrant des frais administratifs importants ont mis fin au dispositif. Sans une séparation claire entre les opérations spéculatives et non spéculatives, on taxe tout, ce qui selon les opposants à la taxe, limite la liquidité du marché. Guy Quaden n’est pas a priori hostile à un dispositif qui taxerait à taux modéré les achats et ventes de devises (on taxe bien la bière ou la limonade). Mais il faut une base internationale car ces opérations sont économiquement facilement délocalisable. Il fait enfin remarquer trois choses. Un bon moyen de limiter la spéculation est de limiter les monnaies, ce qui a été fait avec l’euro. Enfin, une taxe tobin ne taxe pas la fortune mais les transactions. Ce ne seront donc pas nécessairement les plus riches qui paieront. (...) |