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Tunisie : aggravation de la répression. Action urgente de solidarité, mardi 20 février 2001 à l' ambassade (Bruxelles) de Tunisie à 10 heures du
matin
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Envoyé : vendredi 16 février 2001 18:36
Objet : Tunisie : aggravation de la répression
Depuis plusieurs mois, un durcissement de la politique intérieure
tunisienne est observé. Des informations alarmantes nous parviennent sur le
harcèlement, les intimidations et les brutalités subies par de nombreux
défenseurs des droits de l'Homme en Tunisie.
Ainsi, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l' Homme (LTDH),
doyenne du genre en Afrique et dans le monde arabe, est en danger de mort. Le
déroulement de son dernier Congrès, en octobre 2000, s'est soldé par la victoire
d'une ligne indépendante par rapport au pouvoir. Cette manifestation
d'indépendance semble avoir déplu : quatre proches du RCD, candidats malheureux
lors du Congrès, ont intenté une action visant à en annuler les résultats.
Parallèlement, une action en référé a eu pour effet de geler totalement les
activités du Comité Directeur, un administrateur provisoire a été nommé, et les
locaux de la Ligue ont été mis sous scellés le 29 novembre 2000. Les dirigeants
de la Ligue -et notamment son président, Me Mokhtar TRIFI, et ses
vice-présidents, Slaheddine JOURCHI et Khemaïs KSILA- font l'objet de
surveillances et de pressions incessantes.
Le Dr Moncef MARZOUKI, ancien président de la LTDH et porte-parole du
Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT) a été condamné, le 30
décembre 2000, à un an de prison ferme pour " maintien d'une association non
reconnue " -à savoir, le CNLT- et pour " diffusion de fausses nouvelles de
nature à troubler l'ordre public " -à savoir, la présentation d'un document au
cours d'un séminaire consacré aux droits de l'Homme, au Maroc-.
L'avocat Nejib HOSNI, célèbre pour son engagement en faveur des droits de
l'Homme, a été condamné, le 18 décembre 2000 et le 23 janvier 2001, à deux fois
quinze jours d' emprisonnement pour avoir exercé son métier d'avocat. Ces
condamnations ont constitué le prétexte pour que soit révoquée la mesure de
libération conditionnelle dont il avait bénéficié en 1996, après un procès monté
de toutes pièces, de sorte qu'il a été mis à l'ombre pour pas moins de cinq ans
et demi.
Plus récemment encore, Jalel ZOGHLAMI, membre du CNLT, du RAID (section
tunisienne d'ATTAC) et de la LTDH, et frère du célèbre journaliste Taoufik BEN
BRIK, a été attaqué en pleine rue, le 3 février 2001, et une brutale
intervention policière s'est déroulée à son domicile dans la soirée du 6
février. Arrêté, notamment, le 26 avril 2000 devant le domicile de son frère,
alors en grève de la faim, il avait été condamné à trois mois de prison ferme
pour " agression contre les agents de l'ordre ", puis libéré, le 1er mai 2000, à
la suite d'une importante campagne internationale de soutien, et de l'appel
qu'il avait interjeté contre le jugement de première instance. A la suite de
l'agression du samedi 3 février, la FIDH et l'OMCT ont lancé un appel urgent
dénonçant " le harcèlement dont Jalel Zoghlami et son frère sont l'objet de
façon récurrente, au seul motif de leur engagement en faveur des libertés
fondamentales ". Suite à cette agression du 3 février, J. ZOGHLAMI a décidé d
'entreprendre une grève de la faim et son domicile a fait l' objet d'une
surveillance policière ponctuée de provocations qui ont débouché sur les graves
incidents de la soirée du mardi 6 février.
D'autres éléments préoccupants concernent Mohamed MOUADDA. Cet ancien
président du Mouvement des démocrates socialistes, principal parti d'opposition
légal, a été incarcéré en 1995 pour avoir adressé une lettre ouverte au
président Ben Ali, dans laquelle il condamnait les violations des droits humains
et les obstacles à l'exercice des libertés publiques dont est responsable le
régime tunisien.
Nous souhaitons également mentionner les risques sérieux qui pèsent sur la
sécurité de Salah HAMZAOUI (président du Comité de soutien à Hamma Hammami). Le
12 janvier 2001, la police a encerclé la maison de Salah HAMZAOUI, et a empêché
les membres d'entrer dans la maison ainsi que d'accéder à la chaussée. Une
réunion des membres était supposée avoir lieu ce soir là.
D'autres défenseurs des droits de l'Homme continuent à être sous
surveillance et harcelés par des agents de sécurité. La plupart des lignes
téléphoniques ont été coupées ces dernières semaines, tout le temps ou à
certains moments.
Surveillance policière, écoutes téléphoniques, pressions sur l'entourage et
la famille, asphyxie économique, privation de passeport, poursuites judiciaires
vexatoires, intimidations morales et physiques, insultes relayées par une presse
aux ordres, sont devenus le lot quotidien de ceux qui, en Tunisie, font entendre
une voix discordante. Action de solidarité
Nos associations, sensibles à l'aggravation de la situation, et en urgence,
se rendront ce mardi 20 février 2001 à l' ambassade de Tunisie à 10 heures du
matin, pour communiquer à l'ambassadeur nos préoccupations, craintes et
exigences. Différentes organisations seront représentées en solidarité, dont la
CSC, la section arabe de la CSC de Bruxelles, Attac Bruxelles, ...
Amnesty International Belgique Contact presse : Philippe Hensmans
0475/86.20.61 Fax : 02/537.37.29 Mail :
phensmans@aibf.be
Avocats Sans-Frontières Contact presse : Caroline Stainier Tél :
02/223.36.54 Fax : 02/223.36.14 Mail :
info@asf.be
1901-2001.AGISSONS DROITS DE L'HOMME T02/2096280 F02/2096380 SURFEZ SUR
www.liguedh.org "Les droits de l'homme ?
Toujours indispensables et jamais suffisants. Toujours réaffirmés et jamais
assurés. Toujours précaires et assiégés. N'existent que par leur
internationalisation. Il n'est aucune démocratie parfaite, ni définitive. Tout
le monde les invoque mais qui joint le geste à la parole ? (Sait-on seulement
toujours de quoi l'on parle ? Que de bégaiements ...) Ceux de l'un ne sont pas
ceux de l'autre. Mais il est des droits de tous. Le passeport diplomatique du
genre humain, comme tel. L'homme des droits de l'homme demeure un soldat
inconnu". Pierre Mertens