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L'alarmant rapport du recteur Fortier Le 4 avril 1998 |
Chiffres de la Seine St Denis Population: 1 411 500 habitants, dont 300 000 étrangers (1er rang en France) Moins de 25 ans: 37,3% (France: 33,9%) Taux de chômage: 14,9% Criminalité (faits constatés pour 1000 habitants): 79,33‰ (France: 63,3‰, Paris: 138‰) Sida. Taux de mortalité annuelle: 0,16 ‰ (France: 0,08 ‰, Paris 0,4 ‰) Réussite au bac: 46,4% (France: 61,3%, Paris: 71,9%) |
Le recteur Fortier, auteur du rapport qui a inspiré le plan de rattrapage de Claude Allègre, note que la Seine-Saint-Denis «cumule de manière exacerbée les handicaps sociaux de cette fin de siècle». Le département détient, entre autres records, celui du nombre de RMistes (41,7 pour 1000 habitants), de la proportion d'étrangers (près de 25 %), du nombre de logements sociaux (32 % du parc locatif) ou encore du taux de délinquance (77,7 pour 1000 habitants). Concentrés dans les cités, les jeunes en âge scolaire le sont aussi dans leurs écoles: 24 des 111 collèges du département accueillent plus de 800 élèves. Jean-Claude Fortier note que ce «mal-accueil», associé à la violence et à la malnutrition, fait de l'obligation scolaire «une sorte d'épreuve». «Mesure-t-on l'effort que réalise un collégien qui est le seul de la famille à se lever tôt pour aller travailler?» En face de ces enfants, l'institution scolaire met des profs «jeunes et inexpérimentés», dont beaucoup s'efforcent de quitter le département le plus vite possible. Outre cette instabilité des équipes éducatives, le rapport souligne l'importance de l'absentéisme et le nombre record de postes non pourvus: il manque environ 200 chefs d'établissement adjoints, conseillers principaux d'éducation, assistantes sociales et infirmières, faute de candidats. Ainsi sont réunies toutes les conditions d'un «retard massif dès l'école primaire». D'autant plus que le 93 enregistre un taux de scolarisation précoce (moins de trois ans) sensiblement inférieur à la moyenne nationale . A.A.
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